A Murano, les souffleurs de verre s'inquiètent de la hausse du gaz

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Par Luca Palamara
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Reportage : l'explosion des prix du gaz affecte les célèbres verriers de l'île de Murano à Venise, très inquiets face à leurs factures qui affichent des hausses allant jusqu'à 600%.

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L'explosion des prix du gaz affecte des pans entiers de l'économie italienne, jusqu'aux célèbres verriers de l'île de Murano à Venise, très inquiets face à leurs factures qui affichent des hausses allant de 400 à 600%.

Dans la lagune de Venise, l'île de Murano se bat pour sa survie. Seule une étroite bande de mer sépare cette petite péninsule de la célèbre ville de Venise. La ville de Murano a sa propre identité : elle est réputée pour sa longue tradition du travail du verre.

Depuis mille ans, des verreries sont produites ici pour être ensuite exportées dans le monde entier.

8 millions d'euros supplémentaires chaque année

Cependant, Murano fait face à un nouveau défi : le prix du gaz naturel. Il est nécessaire pour faire fonctionner les 60 fours permettant de souffler le verre. Ces derniers doivent rester allumés tous les jours, 24 heures sur 24.

Au total, cela coûte 2 millions d'euros par an. Mais depuis le mois d'octobre, le prix du gaz a grimpé en flèche, en passant à près de 2 euros le mètre cube. Cela représente un coût supplémentaire de 8 millions d'euros chaque année. Une augmentation d'environ 400%, difficile à supporter sur le long terme pour Simone Cenedese, maître verrier : Pour nous le gaz naturel est l'un des éléments les plus coûteux de notre activité. Nous pouvons nous débrouiller pendant quelques mois, mais ce serait impossible de le supporter plus longtemps".

Dans son entreprise, 6 fours sont constamment actifs. Le coût pour les garder allumés est passé de 150 000 à un demi-million d'euros par an. La chaleur de ces fours a donné vie aux verreries les plus raffinées du monde. Mais avec cette hausse du prix du gaz, une tradition séculaire, façonnée par les maîtres verriers, pourrait disparaître à jamais. Pour Simone, "Le verre est avec nous depuis mille ans, il a sûrement traversé d'autres crises et d'autres problèmes, mais nous avons toujours réussi à survivre. Je ne peux pas croire à la fin de la verrerie à Murano. Je suis né ici et quand je dois éteindre un four, c'est comme si j'éteignais une partie de moi-même".

Quelques fours ont déjà été éteints de force, même temporairement, en attendant des jours meilleurs. Mais le coût de leur réactivation est élevé, et certains pourraient ne jamais être rallumés.

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