L'Angleterre veut tourner la page du Covid-19 : fin de l'isolement et des tests gratuits

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Par euronews avec AFP
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Boris Johnson est décidé à poursuivre sa stratégie pour vivre avec la pandémie, notamment avec la levée des principales mesures contre le Covid-19. Mais ce choix inquiète certains scientifiques. Le Premier ministre britannique a annoncé la fin de l'isolement obligatoire pour les cas positifs.

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Faisant fi des critiques, le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé lundi la fin de l'isolement obligatoire pour les cas positifs au coronavirus dès jeudi en Angleterre, mesure clé et controversée de sa stratégie pour vivre avec le Covid-19 comme avec la "grippe".

Le Royaume-Uni a été parmi les premiers en Europe à essayer de revenir à la vie d'avant la pandémie, s'appuyant sur une forte couverture vaccinale.

Englué dans un scandale sur des fêtes organisées à Downing Street durant les confinements, qui menace sa survie politique, Boris Johnson a décidé d'accélérer, mettant en avant "des niveaux d'immunité suffisants" pour passer de contraintes légales à une approche basée sur les vaccins et traitements.

"Ce n'est que parce que les niveaux d'immunité sont si élevés et que le nombre de décès est maintenant inférieur à ce que l'on attendait pour cette période de l'année, que nous pouvons lever ces restrictions. C'est seulement parce que nous savons que le variant Omicron est moins grave, et que le dépistage à très grande échelle que nous avons effectué est beaucoup moins important et beaucoup moins utile pour prévenir les maladies graves, que nous prenons ces décisions", a dit le chef du gouvernement conservateur pour justifier sa stratégie.

Il a également insisté sur les conséquences économiques des restrictions en vigueur : "Les restrictions ont un coût important pour notre économie, notre société, notre bien-être mental et les opportunités de nos enfants, et nous ne devons plus payer ce prix plus longtemps encore".

Il restera toutefois recommandé jusqu'au 1er avril, de rester chez soi en cas de test positif, date à laquelle le dépistage gratuit sera supprimé en raison de son important coût financier.

Après, ce sera une question de "responsabilité personnelle, tout comme nous encourageons ceux qui ont peut-être la grippe de faire attention aux autres", a insisté Boris Johnson.

Les critiques des scientifiques

Si ces annonces ont été saluées depuis les bancs de la majorité, elles sont sévèrement critiquées par certains experts. Pour eux, il s'agit surtout d'une décision risquée qui pourrait entraîner une nouvelle flambée des infections et affaiblir les défenses du pays contre de futures souches potentiellement plus dangereuses.

Selon Martin McKee, professeur de santé publique européenne à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, cette décision pourrait avoir des conséquences graves pour le pays :

"Ce n'est qu'un hasard, si Omicron était moins virulent que les variants précédents. Nous n’avons aucune certitude pour le prochain variant, et c'est pourquoi beaucoup d'entre nous avons des craintes sur la levée des restrictions. Nous ne savons pas ce qui va arriver."

Quatrième dose

Parallèlement à ce relâchement, le gouvernement entend poursuivre sa campagne vaccinale, avec l'administration "au printemps" d'une nouvelle dose d'un vaccin anti-Covid aux personnes de plus de 75 ans et aux plus vulnérables.

L'envoyé de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Europe, David Nabarro, a fait part de son inquiétude que le pays "choisisse une ligne qui va à l'encontre du consensus de santé publique", qui créerait "un effet domino dans le monde".

En matière de santé, les décisions du gouvernement à Londres sont limitées à l'Angleterre. Les trois autres nations, Ecosse, Pays de Galles et Irlande du Nord, compétentes en matière sanitaire, ont souvent adopté une approche plus prudente.

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