Ukraine : la Russie mise sur une guerre d'usure

Soldat ukrainien patrouillant dans Mala Rohan, un village à l'est de Kharkiv, repris aux forces russes, le 28 mars 2022
Soldat ukrainien patrouillant dans Mala Rohan, un village à l'est de Kharkiv, repris aux forces russes, le 28 mars 2022 Tous droits réservés ARIS MESSINIS / AFP
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Par euronews avec AFP
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L'armée russe poursuivait ce lundi ses efforts pour s'emparer de la ville-martyre de Marioupol, dans l'est du pays, au 33e jour de son offensive, alors que la situation semblait demeurer relativement figée ailleurs en Ukraine.

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Depuis que la Russie a réalisé que gagner la guerre n'allait pas être si facile, la stratégie a changé. Face à la résistance acharnée des troupes ukrainiennes, l'armée russe est entrée dans une guerre d'usure qu'elle espère gagner par la force et la destruction. 

Comme à Bashtanka, près de Mykolaïv, ville clé du sud du pays où s'est arrêtée l'avancée russe. Après des combats féroces, la cité est de nouveau sous contrôle ukrainien :

"C'était ma maison (...) Toutes les maisons ont été détruites et les gens sont partis. Rien de pire ne pouvait nous arriver" explique un habitant de cette localité de plus de 10 000 habitants 

Les autorités ukrainiennes s'inquiètent d'une aggravation de la situation dans le port assiégé de Marioupol où 160 000 personnes seraient toujours bloquées. "Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées (...) il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments", a affirmé ce dimanche soir le président Zelensky. "Les forces russes bombardent les convois d'aide humanitaire et tuent les chauffeurs", a-t-il ajouté, indiquant que les rues étaient jonchées de "cadavres" qu'il était impossible d'enterrer.

"La population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique", a affirmé de son côté Dmytro Kouleba, le ministère ukrainien des Affaires étrangères, en ajoutant que "les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière".

Ce lundi, une conseillère de la présidence ukrainienne en charge des couloirs humanitaires a annoncé qu'à à Marioupol "_environ 5 000 personnes ont été enterrées, _mais les gens ne sont plus enterrés depuis dix jours à cause des bombardements continus". En outre Tetiana Lomakina, a estimé qu'"au vu du nombre de personnes encore sous les décombres (...) il pourrait y avoir autour de 10 000 morts".

Autour de Kiev, de nouveaux combats se déroulent notamment à Stoyanka, à l'ouest de la capitale. "L'ennemi tente d'effectuer une percée autour de Kiev et de bloquer les routes", a affirmé Ganna Malyar, vice-ministre de la Défense à la télévision ukrainienne, assurant que "la défense de Kiev" se poursuivait.

Deux lignes à haute tension ont été endommagées dans les combats, privant d'électricité 82 000 habitants de la rive droite de la capitale.

Côté russe, le ministère de la Défense affirme que l'armée a abattu 19 avions au cours des dernières 24 heures. Des destructions et un nombre de victimes difficilement vérifiable. En Ukraine, les funérailles de soldats tués au combat se succèdent. En Russie, sans doute aussi.

Cette guerre d'usure va-t-elle peser sur les prochaines négociations ? Une nouvelle rencontre entre Russes et Ukrainiens est prévue ce mardi en Turquie. Objectif : tenter d'arrêter un conflit qui a déjà contraint presque 4 millions d'Ukrainiens à fuir leur pays selon l'ONU, et causé quelque 63 milliards de dommages aux infrastructures du pays, selon une étude de l'Ecole d'économie de Kiev.

Un des points importants des négociations, qui devraient débuter mardi, porte sur "_les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre Eta_t", a déclaré dimanche le président Zelensky à des médias russes.

Une séance de négociations avait déjà eu lieu le 10 mars en Turquie, à Antalya, au niveau des ministres des Affaires étrangères, mais n'avait débouché sur aucune avancée concrète. Depuis lors, les discussions se sont poursuivies par visioconférence, jugées "difficiles" par les deux camps.

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