Le président péruvien échappe à la destitution

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Tous droits réservés AP Photo/Martin Mejia
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Par Euronews avec AFP
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Le Parlement dominé par l'opposition de droite avait engagé une procédure pour "incapacité morale" contre le président de gauche Pedro Castillo.

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Le président de gauche du Pérou, Pedro Castillo, a échappé lundi à la destitution par le Parlement dominé par l'opposition de droite, qui avait engagé une procédure pour "incapacité morale".

Après plus de huit heures de débat, 55 députés ont voté pour la destitution, 54 contre et 19 se sont abstenus. Un minimum de 87 voix était requis par la Constitution pour que la destitution soit prononcée. "La résolution visant à déclarer vacante la présidence de la République n'a pas été approuvée", a déclaré la présidente du Parlement, Maria del Carmen Alva, à l'issue du vote peu après 23 h locale.

Le résultat n'est pas une surprise. Sur les 130 parlementaires, l'opposition de droite ne pouvait au mieux espérer en rassembler que 80 dans son giron. Le parti présidentiel marxiste Peru Libre (37 élus) et apparentés forment un groupe de 50 parlementaires, suffisant pour mettre le président à l'abri de toute éviction.

Il s'agit toutefois de la deuxième fronde parlementaire à laquelle fait face le président, élu en juillet dernier.

L'opposition l'accusait d'être intervenu dans une affaire de corruption présumée opérée par son entourage et d'avoir commis une "trahison" en se déclarant ouvert à un référendum sur un débouché sur l'océan Pacifique pour le voisin bolivien enclavé. Elle lui reprochait également les crises ministérielles à répétition et la formation de quatre gouvernements en huit mois, fait inédit au Pérou.

Six motions de destitution au Pérou depuis 2017

La session parlementaire s'était ouverte par des questions à Pedro Castillo, vêtu d'un costume traditionnel andin gris ceint de l'écharpe présidentielle rouge et blanche. Il a jugé "non-valable" la motion engagée contre lui car "elle ne contient pas un seul élément qui la soutienne valablement", estimant qu'elle est réduite à "une compilation de versions d'un secteur de la presse", sous-entendu proche de l'opposition. Il a ensuite quitté l'hémicycle et son avocat, José Félix Palomino, a assuré sa défense.

A l'extérieur du palais législatif, des rassemblements pro et anti Castillo se sont formés. Il s'agissait de la sixième motion de destitution du Parlement péruvien pour "incapacité morale" contre un président en exercice depuis 2017, après Pedro Pablo Kuczynski (droite) en 2018 et Martin Vizcarra (centre) en 2020.

L'éviction de Martin Vizcarra avait déclenché des manifestations violemment réprimées qui avaient fait deux morts et une centaine de blessés. Son départ avait conduit le Pérou à avoir trois présidents en cinq jours.

Ce choc des pouvoirs entre l'exécutif et le législatif, une constante au Pérou, a suscité l'inquiétude de la Communauté des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) qui a appelé au respect de la "volonté du peuple". Un sondage de l'Institut Ipsos publié lundi révèle que 79% des Péruviens désapprouvent les actions d'obstruction du Parlement, bien que le défiance envers le président Castillo reste très forte (66%).

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