Alberto Núñez Feijóo nouveau chef du Parti populaire espagnol

Jusqu'alors président du gouvernement régional de Galice (nord-ouest de l'Espagne), Alberto Núñez Feijóo était l'unique candidat à la succession de Pablo Casado.
Jusqu'alors président du gouvernement régional de Galice (nord-ouest de l'Espagne), Alberto Núñez Feijóo était l'unique candidat à la succession de Pablo Casado. Tous droits réservés Photo : Lalo R. Villar (AP)
Par Euronews avec AFP
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Le Parti populaire (PP), principale formation d'opposition au gouvernement de gauche espagnol, a porté samedi à sa tête Alberto Núñez Feijóo, un politicien chevronné et pragmatique, qui a aussitôt appelé à l'unité du parti.

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Le Parti Populaire (PP), principale formation d'opposition au gouvernement de gauche espagnol, a porté samedi à sa tête Alberto Núñez Feijóo, un politicien chevronné et pragmatique, qui a aussitôt appelé à l'unité du parti et à mettre fin à la politique "de la confrontation".

"Nous devons sortir la politique espagnole de la confrontation, (...) de l'hyperbole permanente", a -t-il déclaré dans son premier discours comme nouveau leader du PP, confirmant la réputation de modération qu'il s'est bâti depuis son entrée en politique.

M. Feijóo, 60 ans, a été élu leader du PP au terme d'un congrès extraordinaire du parti qui s'était ouvert vendredi à Séville, la capitale de l'Andalousie (sud), avec 98,35% des 2 663 suffrages exprimés, selon les résultats officiels.

Jusqu'alors président du gouvernement régional de Galice (nord-ouest de l'Espagne), il était l'unique candidat à la succession de Pablo Casado, 41 ans, le président sortant du parti.

Mettre fin à la crise déclenchée par la guerre fratricide entre Pablo Casado et Isabel Díaz Ayuso

De la base à ses dirigeants, le PP voit en lui le seul homme capable à la fois d'unifier le parti après l'une des plus graves crises internes de son histoire, qui a coûté son poste à M. Casado, et de vaincre le Parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez lors des prochaines élections, prévues fin 2023.

"Assez de polémiques artificielles", a-t-il lancé, appelant aussi le PP à cesser "les débats stériles" et à "affronter les problèmes réels".

"Je ne viens pas pour insulter le président du gouvernement, je viens, avec vous tous, pour le vaincre", a-t-il encore déclaré.

Le congrès de Séville avait été convoqué pour mettre fin à la crise déclenchée par la guerre fratricide entre M. Casado et Isabel Díaz Ayuso, présidente de la région de Madrid et étoile montante du parti.

Mme Díaz Ayuso était soupçonnée par l'entourage de M. Casado de trafic d'influence dans le cadre d'un contrat d'achat de masques signé en avril 2020 par la région de Madrid et pour lequel son frère Tomás, représentant d'une entreprise vendant du matériel sanitaire, avait touché une commission.

Mais la crise a fini par emporter M. Casado, très critiqué à l'intérieur du parti pour son manque de leadership. Il a annoncé vendredi à Séville son retrait de la vie politique.

Un baron régional

Président de la région de Galice (nord-ouest) depuis 13 ans, M. Feijóo a remporté quatre élections consécutives à la majorité absolue dans son fief, une performance rarissime en Espagne qui en fait un baron unanimement respecté au sein de la formation conservatrice.

Il va devoir maintenant tenter de réitérer ces succès à l'échelle nationale pour ramener au pouvoir une droite encore traumatisée par le renversement en 2018 de Mariano Rajoy par le Parlement suite au dépôt d'une motion de censure par l'actuel Premier ministre socialiste Pedro Sánchez après la condamnation du PP dans un scandale de corruption.

Le casse-tête Vox

Sa tournée de présentation devant les militants à travers l'Espagne, en préalable au congrès de Séville, a produit son lot de polémiques et de rectifications, notamment lorsqu'il a qualifié le gouvernement d'"autiste", avant de présenter ses excuses aux personnes souffrant de ce trouble.

Mais malgré ces quelques faux pas, le PP n'a aucun doute que M. Feijóo est bien l'homme de la situation et qu'il saura tirer profit des difficultés du gouvernement minoritaire de M. Sánchez, cible d'une grogne sociale montante en raison d'une inflation record - accentuée par la guerre en Ukraine - qui a frôlé les 10% en mars.

Le nouveau chef du PP aura parmi ses principales missions de freiner la poussée du parti d'extrême droite Vox, inexistant dans son fief galicien, mais en plein essor dans une grande partie de l'Espagne.

Marginal il y a quelques années, Vox, fondé par des anciens du PP, est devenu la troisième force politique en Espagne depuis les législatives de 2019, avec 52 députés contre 88 au PP, sur un total de 350 sièges à la chambre basse du Parlement.

Pourtant, le PP devrait, selon les sondages, avoir besoin de Vox pour disposer d'une majorité au niveau national. Il vient d'ailleurs d'accepter, avec la bénédiction de M. Feijóo, de faire entrer cette formation pour la première fois au sein d'un gouvernement régional, en Castille-et-Léon.

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