Ethiopie : nettoyage ethnique au Tigré

Déplacés tigréens en mai 2021
Déplacés tigréens en mai 2021 Tous droits réservés AP Photo
Tous droits réservés AP Photo
Par euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Les ONG Amnesty International et Human Rights Watch ont rendu un rapport accablant.

PUBLICITÉ

Expulsions, exécutions, viols : en Ethiopie, forces de sécurité et milices se sont livrées à un "nettoyage ethnique" et à des exactions s'apparentant à des "crimes de guerre" et à des "crimes contre l'humanité" dans la région en guerre du Tigré. C’est ce qu’affirment les ONG Amnesty International et Human Rights Watch dans un rapport accablant.

Jean-Baptiste Gallopin, consultant pour Amnesty International explique : "Ce que nous avons découvert, c'est que les représentants de la région Amahara qui ont pris le contrôle du Tigré occidental et les forces amhara, notamment les forces spéciales amhara et les milices Fano, ont commis un nettoyage ethnique du Tigré occidental visant à chasser les Tigréens de cette région, par le biais de différents crimes qui s'apparentent à des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, notamment des meurtres, des pillages à grande échelle, des violences sexuelles et des viols."

Le conflit entre rebelles tigréens et troupes pro-gouvernementales a éclaté en novembre 2020 dans la partie occidentale du Tigré, au nord de l'Ethiopie. Durant les mois qui ont suivi, plusieurs centaines de milliers d'habitants ont été expulsés ou ont tenté de fuir les persécutions, d’autres ont été enfermés et torturés dans des camps. Le conflit a déjà fait des milliers de morts, et plongé dans la faim des millions de personnes. Les deux camps ont été accusés d'atrocités.

" Amnesty International et Human Rights Watch demandent que tout accord consensuel entre les parties belligérantes comprenne le déploiement d'une force de maintien de la paix dirigée par l'Union africaine, avec une très forte composante de protection des civils, pour aider à assurer la protection de cette population, a déclaré Sarah Jackson, directrice adjointe d'Amnesty International. Nous pensons également que cela contribuerait à créer des circonstances dans lesquelles l'accès humanitaire pourrait être accordé sans entrave."

Le pouvoir en place a déclaré le 24 mars une "trêve humanitaire", acceptée par les rebelles à condition que l'aide humanitaire parvienne au Tigré. Un premier convoi terrestre a atteint la région la semaine dernière.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

No Comment : en Ethiopie, les femmes tigréennes célèbrent l'Ashenda

Des centaines de migrants éthiopiens tués par des gardes-frontières saoudiens, selon HRW

Conflit au Tigré : gouvernement éthiopien et rebelles concluent une trêve