Mali : Olivier Dubois, détenu depuis un an, est le seul otage français dans le monde

Capture écran d'une vidéo non authentifiée montrant le journaliste français Olivier Dubois, le 13 mars 2022. (AFP)
Capture écran d'une vidéo non authentifiée montrant le journaliste français Olivier Dubois, le 13 mars 2022. (AFP) Tous droits réservés AFP
Tous droits réservés AFP
Par Euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Le journaliste, collaborateur de Libération, est détenu depuis le 8 avril 2021.

PUBLICITÉ

Seul otage français recensé dans le monde, le journaliste Olivier Dubois, collaborateur du quotidien Libération, est retenu par un groupe jihadiste au Mali depuis un an, et ses proches veulent "faire du bruit" pour cet anniversaire.

"Nous sommes en plein stress depuis un an, mais nous gardons de l'énergie pour aider Olivier en faisant du bruit et en parlant de lui", a dit à l'AFP sa soeur, Canèle Bernard, avant cet anniversaire ce vendredi.

Pour cela, la famille du journaliste, représentée par sa mère, sa sœur et le conjoint de celle-ci, a réalisé une vidéo pour sensibiliser le public.

Mise en ligne sur YouTube, elle montre les visages de personnalités françaises comme les journalistes Elise Lucet, Gilles Bouleau et Florence Aubenas (elle-même otage en Irak en 2005), le groupe de rap IAM ou l'acteur Yvan Attal.

Cette vidéo se clôt sur un appel à signer la pétition lancée le 6 janvier  qui revendique plus de 80 000 signatures.

"C'est cette pétition qui a permis qu'on parle d'Olivier", estime sa soeur Canèle Bernard.

Soutien

Une banderole de soutien sera dévoilée à Montpellier par Reporters sans frontières, comme cela a été le cas dans plusieurs villes ces derniers mois. 

Et 42 sociétés de journalistes, dont celle de Libération, du Point et de Jeune Afrique, qui emploient Olivier Dubois, ont publié jeudi une lettre ouverte pour plaider sa cause. Elles demandent que sa libération soit "une priorité" de celui ou celle qui sera élu(e) à la présidence de la République française le 24 avril.

Le journaliste indépendant de 47 ans, qui vit et travaille au Mali depuis 2015, a couvert la tourmente sécuritaire traversée par le pays sahélien. Il avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021.

Le seul otage français dans le monde

Il y expliquait avoir été kidnappé le 8 avril à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda.

Olivier Dubois est le seul otage français dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, également enlevée au Mali.

Le 13 mars, une nouvelle vidéo de lui a circulé sur les réseaux sociaux, sans qu'on connaisse sa provenance ni sa date.

L'otage, qui apparaît en bonne santé, s'adresse à ses parents, à la mère de ses deux enfants, à ses sœurs et au gouvernement français, auquel il demande de "continuer à faire son possible" pour sa libération.

RFI coupée

Peu après, le 17 mars, la junte malienne a suspendu la diffusion de la radio RFI et de la chaîne de télévision France 24, dans un contexte de tensions avec la France. Or, RFI diffusait régulièrement des messages des proches d'Olivier Dubois à son intention.

"Quatre jours après cette preuve de vie, ça a été une douche froide, puisqu'il qualifiait nos messages sur RFI de "bouffée d'air frais"" dans la vidéo, souligne sa soeur.

"Pour lui, c'est une double peine, il n'est plus relié au monde", poursuit Canèle Bernard, qui déplore régulièrement un "manque d'information" de la part du gouvernement français.

"Je ne dis pas que l'Etat ne fait rien, mais qu'il doit informer les familles. Sinon, ça laisse supposer qu'il ne se passe peut-être pas grand-chose, et c'est pour ça que nous montons de plus en plus au créneau", assure-t-elle.

"En matière d'enlèvement à caractère terroriste, la discrétion est une condition essentielle (...)", a répondu à l'AFP un porte-parole du Quai d'Orsay.

PUBLICITÉ

Le ministère, via son centre de crise, maintient "un contact très étroit avec tous les membres de la famille d'Olivier Dubois, ses parents et ses soeurs en France comme son ex-compagne au Mali. Il les accompagne et leur transmet toutes les informations qu'il est en mesure de partager", a-t-il ajouté.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Sous pression de Bamako, l'ONU sonne le glas de sa mission au Mali

Mali : 10 civils tués dans une attaque dans le centre du pays

Les journalistes ont eu un accès rare au sous-marin français à propulsion nucléaire de classe Rubis