Guerre en Ukraine : la Serbie invitée à choisir son camp par ses partenaires européens

Le président serbe Aleksandar Vucic boit du champagne au soir de sa réélection le 3 avril 2022
Le président serbe Aleksandar Vucic boit du champagne au soir de sa réélection le 3 avril 2022 Tous droits réservés Darko Vojinovic/Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Marko Subotic
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"Si vous voulez devenir membre de l'UE, il est essentiel de soutenir la politique étrangère européenne" : un message clair de la cheffe de la diplomatie allemande adressé à Belgrade

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La guerre en Ukraine a placé la Serbie dans une position délicate vis-à-vis de ses partenaires européens. L'échéance de l'élection présidentielle serbe étant passée, les premières pressions diplomatiques se font sentir concernant l'attitude à adopter vis-à-vis de Moscou.

Le pays, candidat à l'entrée dans l'Union européenne, est traditionnellement pro-russe et refuse pour l'heure de prendre des sanctions contre Moscou. 

Pas de sanctions contre Moscou

La cheffe de la diplomatie allemande, Analena Berbok, a invité Belgrade à choisir son camp. "Si vous voulez devenir membre de l'Union européenne, et c'est ce que la Serbie veut, il est essentiel de soutenir la politique étrangère de l'UE et les sanctions correspondantes dans ces moments-là" a dit Analena Berbok en déplacement au Conseil de l'Europe.

La déclaration de la ministre allemande est le premier message direct adressé à Belgrade sur la manière dont le pays doit se comporter face à la guerre en Ukraine.

L'ONU a condamné l'agression du Kremlin et suspendu la Russie du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies. Mais ces votes n'ont pas aider la Serbie à relâcher la pression européenne.

"La nouvelle politique étrangère allemande va dans le sens de répondre à la question très compliquée de savoir si vous êtes avec ou contre nous. si vous imposez des sanctions à la Russie cela signifie que vous êtes avec nous, si vous n'en imposez pas alors vous êtes contre nous", résume l'analyste politique Suzana Grubjesic.

Le président Vucic sous pression

Réélu à la tête de l'Etat le 3 avril dernier, Aleksandar Vucic est un nationaliste modéré. Il reste prudent sur le sujet. Il a récemment déclaré que depuis le début de la guerre, son pays avait été exposé à d'énormes pressions : des menaces de sanctions, de retrait d'investisseurs et de coup d'arrêt à l'intégration européenne.

Pour certains observateurs, il sera difficile pour la Serbie de résister à ces pressions et Belgrade.

"Je crois que l'UE et principalement les grands Etats membres, comme l'Allemagne et la France, attendent de la Serbie qu'elle change sa politique étrangère. Elle n'est pas obligée de le faire, soyons réalistes, c'est la volonté de la Serbie. Mais je crois que ces pressions vont se renforcer" dit Nemanja Sitplija, analyste au European Western Balkans.

En vue de l'intégration européenne, les sujets tels que l'État de droit ou encore le Kosovo semblent passés au second plan, éclipsés désormais par la problématique de la relation avec Vladimir Poutine.

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