Présidentielle française : que vont faire les partisans de Jean-Luc Mélenchon au second tour ?

Affiches de campagnes de Jean-Luc Mélenchon, le 21 avril 2022 à Paris.
Affiches de campagnes de Jean-Luc Mélenchon, le 21 avril 2022 à Paris. Tous droits réservés JOEL SAGET/AFP
Par Cyril Fourneris
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La réponse à cette question sera déterminante ce dimanche, lorsque les Français se rendront aux urnes.

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En Seine-Saint-Denis, département pauvre de la région parisienne où environ un électeur sur deux a voté pour le candidat de gauche Jean-Luc Mélenchon au premier tour, les citoyens sont partagés.

Croisés dans les rues, voici leur témoignage :

"C’est un second tour qu’on n’attendait pas, qu’on ne voulait pas", confie un premier.

"Je ne supporte pas du tout les deux, mais je compte quand même aller voter" déclare un second.

"Ça fait plusieurs élections qu’on n’a pas le choix au second tour…" avance une autre personne.

"C’est le choix le moins pire on va dire…" indique un habitant de Seine-Saint-Denis

Un autre résident de ce département explique, lui, que "je n’irai pas voter. Ni pour la droite, ni pour l’extrême droite".

Enfin, un dernier lance que "ce n’est absolument pas idéologique si on donne une voix à Macron, mais s’abstenir c’est donner une voix à Le Pen"

Selon un dernier sondage, plus d'un tiers des électeurs de Jean-Luc Mélenchon compte voter pour le président sortant. Mais près de la moitié refusent de ce prononcer.

Éric Coquerel, député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis, explique la position de son parti :

"On fait plus que notre part en disant pas une voix pour Madame Le Pen, en conseillant d’aller voter. À partir de là c’est peut-être à Monsieur Macron de se débrouiller pour prouver que Madame Le Pen est pire que lui".

Jean-Luc Mélenchon, contrairement à plusieurs candidats battus, a refusé d'appeler à voter pour Emmanuel Macron.

Il a rassemblé autour de sa candidature plus de 7 millions de Français. Et son parti compte bien capitaliser dessus, en vue des législatives de juin.

Éric Coquerel, précise la stratégie de sa formation politique :

"Le fait que nous matérialisation dès les législatives, le fait que oui, ça peut être Jean-Luc Mélenchon Premier Ministre, une majorité d’Union populaire, y compris avec des partis qui n’étaient pas avec nous à la présidentielle mais qui peuvent aujourd’hui rejoindre notre programme, je crois que ça c’est de nature à continuer à mobiliser l’électorat – c’est ça le problème pour les législatives - et pourquoi pas de l’augmenter".

Cette perspective d'une cohabitation entre la Force Insoumise et le futur président, Mathieu Gallard, Directeur d’études à l’institut de sondages IPSOS, n'y croit pas. Mais la stratégie pourrait selon lui peser sur la fin de la présidentielle.

"Les élections législatives sont une validation du résultat du second tour de l’élection présidentielle, c’est le cas depuis 2002. Donc il est improbable que Mélenchon parvienne à obtenir une majorité de députés lors des élections législatives de juin", explique-t-il. Mais il ajoute : "ça peut avoir un impact pour la mobilisation de l’électorat Mélenchon pour le second tour en le poussant à ne pas choisir, ou à voter blanc et nul".

Les instituts de sondage s'attendent à une participation en baisse par rapport au second tour de 2017, qui opposaient les mêmes candidats.

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L'élection présidentielle française est entrée dans sa dernière ligne droite ce vendredi. Et à compter de minuit, le silence électoral sera appliqué pour donner un jour de calme aux électeurs, avant de faire leur choix dimanche.

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