La Turquie interdit la commémoration du génocide arménien

Commémoration du génocide en Arménie
Commémoration du génocide en Arménie Tous droits réservés KAREN MINASYAN/AFP
Par Laurence Alexandrowicz
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Dans le cimetière arménien d'Istanbul, c'est l'une des rares commémorations du génocide arménien. Au moment où Ankara et Erevan tentent de normaliser leurs relations, le pouvoir turc interdit les manifestations autour de ce drame, réfutant, et interdisant le terme de génocide.

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 Dans le cimetière arménien d'Istanbul, c'est l'une des rares commémorations du génocide arménien. Au moment où Ankara et Erevan tentent de normaliser leurs relations, le pouvoir turc interdit les manifestations autour de ce drame, réfutant, et interdisant le terme de génocide.

Perpétré en 1915 par les troupes ottomanes, le génocide est commémoré le 24 avril, date des premières arrestations d'intellectuels arméniens.

"Le bureau du gouverneur a malheureusement interdit la commémoration prévue ce soir, regrette Garo Paylan, député du Parti démocratique des peuples. Ce n'est pas nous qui avons changé, c'est la politique intérieure de la Turquie qui a changé. La politique turque veut que nous gardions le silence. Mais nous ne le ferons pas. Nous continuerons à nous souvenir de nos ancêtres."

"Il est important d'affronter le passé car sans commémoration du 24 avril et du génocide arménien, ajoute Meral Yildiz, membre de la plateforme de commémoration du 24 avril, il n'y aura malheureusement pas de fin à ces douleurs. Ce qui a été fait d'abord aux Arméniens, puis aux Kurdes et aux Alévis, est maintenant tenté à l'égard des migrants syriens."

 Le génocide arménien a commencé à être commémoré par les intellectuels turcs à partir de 2005, rejoints ensuite par des centaines de Turcs qui marquent leur distance vis-à-vis de la position officielle. 

"Il n'y a absolument pas eu de génocide", a martelé cette semaine le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, qui a dénoncé des accusations "nulles et non avenues" contre la Turquie.

La provocation du chef de la diplomatie

Face à des manifestants arméniens hostiles à sa visite à Montevideo (Uruguay) samedi, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a lui répondu par un long sourire, avant d'effectuer le signe de ralliement des "Loups Gris", un mouvement ultranationaliste turc associé dans le passé à de nombreux assassinats politiques.

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