Législatives : la Slovénie vote sur fond d'inquiétudes pour l'Etat de droit

Le Premier ministre slovène Janez Jansa dépose son bulletin de vote, dimanche 24 avril 2022.
Le Premier ministre slovène Janez Jansa dépose son bulletin de vote, dimanche 24 avril 2022. Tous droits réservés Darko Bandic/Copyright 2022 The Associated Press.
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Par Euronews avec AFP
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Les Slovènes votent ce dimanche pour élire leurs députés, avec en jeu la reconduction ou non du Premier ministre conservateur Janez Jansa, accusé de copier le style autoritaire du Hongrois Viktor Orban.

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Les Slovènes ont commencé à voter dimanche pour élire leurs députés, avec en jeu la reconduction ou non du Premier ministre conservateur Janez Jansa, accusé de copier le style autoritaire du Hongrois Viktor Orban.

Le dirigeant controversé de 63 ans, cravate jaune et bleue aux couleurs de l'Ukraine, a glissé son bulletin dans l'urne dans son village d'Arnace (nord-est) peu après l'ouverture des bureaux à 7h (5h GMT). Il est donné au coude-à-coude avec le candidat libéral Robert Golob, ex-entrepreneur dans l'énergie solaire récemment converti à la politique.

Pour cet ingénieur de 55 ans, ce vote est "un référendum sur la démocratie en Slovénie", où 1,7 million d'électeurs sur une population de 2 millions sont attendus. "Espérons que nos voeux de changement ne s'envoleront pas", confie Iva Babic, venue manifester vendredi dans la capitale Ljubljana. Si M. Jansa reste au pouvoir, "on risque de franchir un point de non-retour", s'inquiète-t-elle.

La trentenaire salue "le réveil de la société civile", alors que les rassemblements ont été nombreux dans le pays alpin depuis le retour au pouvoir en mars 2020 de ce vieux routier.

Le gouvernement de Janez Jansa "s'est livré à des atteintes répétées à l'Etat de droit et aux institutions démocratiques".
ONG Freedom House

Choc des visions

Au cours de ces deux années, son gouvernement "s'est livré à des atteintes répétées à l'Etat de droit et aux institutions démocratiques", note l'influente ONG américaine Freedom House dans son rapport annuel publié cette semaine, citant "les attaques" contre l'appareil judiciaire et les médias.

Admirateur assumé de l'ancien président américain Donald Trump et allié de l'ultra-conservateur Orban, Janez Jansa a privé pendant des mois de fonds publics l'agence de presse nationale STA, au ton jugé trop critique.

Et face aux avertissements de la Commission européenne, il a étrillé des "bureaucrates surpayés", multipliant les passes d'armes avec Bruxelles. Interrogé par l'AFP, Uros Esih, commentateur politique du grand quotidien Delo, voit dans ce scrutin "un combat entre les forces libérales et illibérales".

Il craint qu'une victoire de Janez Jansa ne rapproche la Slovénie de la Hongrie, où Viktor Orban, largement réélu début avril, a muselé les institutions.

La Slovénie, "auparavant perçue comme un modèle en Europe de l'Est", est devenue "un des plus gros semeurs de troubles, avec des libertés qui se restreignent" chaque jour davantage, selon l'analyste Valdo Miheljak.

S'il est élu, Robert Golob promet de renouer avec la "normalité". D'après les dernières estimations, son Mouvement de la liberté recueillerait 27,7% des suffrages. Il peut en outre compter sur le soutien de plusieurs formations du centre-gauche pour réunir une majorité au sein du Parlement de 90 sièges.

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