Guerre en Ukraine : Kyiv accuse la Russie de ne pas respecter le cessez-le-feu à Marioupol

A Marioupol, ville portuaire assiégée par les troupes russes depuis des semaines, cinquante civils de plus ont pu quitter vendredi grâce à un nouveau convoi humanitaire l'immense aciérie Azovstal, dernière poche de résistance des forces ukrainiennes à Marioupol, ont annoncé la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk et le ministère russe de la Défense.
Il s'agit de femmes, d'enfants et de personnes âgées, a-t-elle précisé, ajoutant que les évacuations se poursuivraient samedi, ce qu'a par la suite confirmé Moscou. Le ministère russe de la Défense a précisé que onze enfants avaient pu être évacués.
Ces opérations, qui se déroulent sous l'égide de l'ONU et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ont commencé le weekend dernier et ont permis, selon Kyiv, à près de 500 civils de fuir.
Kyiv accuse Moscou
Samedi matin, l'état-major des forces armées ukrainiennes a affirmé que l'armée russe avait continué vendredi son offensive contre l'aciérie Azovstal, en dépit du cessez-le-feu annoncé par Moscou.
"Les forces russes ont, dans certaines zones, avec le soutien de l'aviation, repris les opérations visant à prendre le contrôle de l'usine Azvostal", a indiqué un représentant de l'armée ukrainienne.
La conquête totale de Marioupol, une cité du sud-est qui comptait près de 500 000 habitants avant la guerre et qui a été dévastée par deux mois de siège et de bombardements russes, serait importante pour la Russie à l'approche du 9 mai.
Ville déjà dévastée
A Marioupol, "les gens sont évacués autant que nous le pouvons", s'est exclamé au cours d'une intervention par visioconférence organisée par le cercle de réflexion Chatham House à Londres le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
"Il faut comprendre que Marioupol ne tombera jamais (...), elle est déjà dévastée, il n'y a plus aucune structure, tout a été complètement détruit", a-t-il encore dit.
Une vidéo diffusée jeudi par le régiment ukrainien Azov montre les offensives russes contre l'aciérie Azovstal.
Le régiment, qui défend l'aciérie, a accusé les militaires russes d'avoir visé "avec un missile guidé antichar" une de ses voitures impliquées dans l'opération d'évacuation de civils, tuant un soldat et faisant six blessés.