Kyiv "reconnaissant" envers Berlin pour son changement de politique à l'égard de la Russie

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, et la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, et la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock Tous droits réservés AP
Par euronews avec AFP
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Kyiv reprochait à Berlin de ne pas prendre suffisamment de distance avec la Russie, notamment sur la question de l'approvisionnement du gaz.

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C'est une visite surprise qui était très attendue par Kyiv. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock s'est rendu en Ukraine ce mardi. C'est la première d'un membre du gouvernement depuis le début de la guerre.

Kyiv reprochait à Berlin de ne pas prendre suffisamment de distance avec la Russie, notamment sur la question de l'approvisionnement du gaz.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba s'est, cette fois, félicité du "changement de position" de Berlin dans sa politique étrangère vis-à-vis de Moscou.

"Je voudrais remercier l'Allemagne d'avoir modifié sa position sur un certain nombre de questions", dont sa "politique traditionnelle envers la Russie", a déclaré M. Kouleba.

"L'Allemagne a changé sa position sur les fournitures d'armes à l'Ukraine et le chancelier Scholz a annoncé le début d'une nouvelle politique vis-à-vis de la Russie", a souligné le ministre, qualifiant de "grand tournant historique" le "fait que l'Allemagne défende l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine".

Il s'est dit "reconnaissant" envers Berlin "d'avoir soutenu l'introduction d'un embargo sur le pétrole" russe.

L'adhésion de l'Ukraine à l'UE

L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, dans le contexte de l'invasion du pays par la Russie, est devenue une "question de guerre ou de paix", a estimé Dmytro Kouleba.

Selon lui, "l'une des raisons pour lesquelles la guerre a commencé est que (le président russe Vladimir) Poutine était convaincu que l'Europe n'avait pas besoin de l'Ukraine".

Si les Européens mettent fin à leurs "ambiguïtés sur les perspectives de l'Ukraine" à intégrer l'UE, Moscou "abandonnera ses tentatives de reprendre (le contrôle) de l'Ukraine", a-t-il estimé.

Bruxelles compte donner en juin son avis sur l'obtention par l'Ukraine du statut de candidat à l'UE.

Réouverture de l'ambassade d'Allemagne à Kyiv

Annalena Baerbock s'est rendue à Boutcha, une ville près de Kyiv où des centaines de civils tués ont été découverts après l'occupation russe au mois de mars. "Nous devons aux victimes non seulement de commémorer ici, mais de traduire en justice les coupables et leur demander des comptes (...) c’est la promesse que nous pouvons et devons faire ici à Boutcha", a-t-elle déclaré.

La cheffe de la diplomatie allemande a également annoncé mardi la réouverture de l'ambassade d'Allemagne à Kyiv, fermée peu après l'invasion russe du 24 février. 

Poursuite des frappes en Ukraine

Sur le terrain, après des frappes sur Odessa lundi, qui ont fait au moins un mort et cinq blessés, l'état-major ukrainien a annoncé que les tirs d'artillerie et les frappes aériennes russes se poursuivaient mardi dans l'est du pays et sur l'aciérie d'Azovstal à Marioupol (sud-est).

Selon une haute responsable du gouvernement ukrainienne, "plus d'un millier de militaires", dont "des centaines de blessés", se trouvent toujours dans les galeries souterraines de l'immense aciérie, dernière poche de résistance ukrainienne de ce port stratégique du sud du Donbass.

Dans le reste du Donbass, les Russes "continuent de préparer des opérations offensives dans les régions de Lyman et Severodonetsk", selon l'état-major ukrainien.

Le ministère russe de la Défense a lui annoncé la prise de Popasna, entre Kramatorsk et Lougansk dans le nord du Donbass, permettant aux forces russes et prorusses d'atteindre "la frontière administrative de la République populaire de Lougansk", soit la "frontière" entre la république de Lougansk autoproclamée par des séparatistes prorusses et l'autre territoire séparatiste prorusse, la république autoproclamée de Donetsk.

A Kyiv , qui s'était vidée de la majorité de ses résidents au début de l'invasion russe, près des deux tiers des 3,5 millions d'habitants de la capitale sont revenus, a indiqué mardi le maire Vitali Klitschko.

Même s'il y a encore un couvre-feu, des barrages routiers et des mines dans les forêts autour de Kyiv, "si ces limitations ne vous font pas peur, vous pouvez effectivement revenir", a ajouté l'édile, qui jusqu'ici appelait les habitants à patienter.

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Millions de déplacés et réfugiés

Plus de huit millions de personnes étaient déplacées à l'intérieur de l'Ukraine à la date du 3 mai, plus de deux mois après l'invasion du pays par la Russie, a annoncé mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Au total, l'OIM estime qu'environ 13,7 millions de personnes ont été forcées de fuir leur lieu de résidence à cause de l'attaque ordonnée par Vladimir Poutine le 24 février, dont plus de 8 millions sont allés s'installer ailleurs en Ukraine, le restant ayant fui le pays

"Les besoins de ces déplacés et tous ceux affectés par la guerre en Ukraine augmentent d'heure en heure", a averti le directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations.

À l'heure actuelle il n'existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. Il y a déjà plusieurs semaines, les autorités ukrainiennes évoquaient déjà le nombre de 20000 morts, rien qu'à Marioupol.

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