L'UE et l'ONU exigent une enquête indépendante sur la mort de la journaliste palestinienne

Le corps de Shireen Abu Akleh drapé du drapeau palestinien à Ramallah, en Cisjordanie,
Le corps de Shireen Abu Akleh drapé du drapeau palestinien à Ramallah, en Cisjordanie, Tous droits réservés AP
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Par euronews
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Les appels à une enquête transparente se multipliaient mercredi après la mort de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne Al Jazeera, tuée par balle mercredi alors qu'elle couvrait une opération de l'armée israélienne en Cisjordanie occupée.

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C'est sous le signe de l'indignation et de la colère que les Palestiniens rendent un dernier hommage à leur journaliste vedette. Des milliers de personnes se sont rassemblés ce mercredi devant les bureaux d'Al Jazeera à Ramallah, où le corps de Shireen Abu Akleh est arrivé.

Les appels à une enquête transparente se multipliaient mercredi après la mort de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne Al Jazeera, tuée par balle mercredi alors qu'elle couvrait une opération de l'armée israélienne en Cisjordanie occupée.

L'UE et l'ONU exigent une enquête indépendante

L'Union européenne a condamné mercredi la mort de la journaliste et a exigé une enquête indépendante sur les circonstances de son décès.

"Il est essentiel qu'une enquête approfondie et indépendante clarifie dès que possible toutes les circonstances de ces incidents et que les responsables soient traduits en justice", a déclaré Peter Stano, porte-parole de Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, dans un communiqué.

De sont coté, le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme s'est dit "consterné" par la mort de Shireen Abu Akleh, et a également demandé une enquête indépendante.

"Nos services sont sur le terrain pour vérifier les faits", souligne le tweet exigeant que "l'impunité cesse" et réclamant une enquête "indépendante et transparente sur son meurtre".

Israël réfute les accusations

Al Jazeera a accusé les forces israéliennes d'avoir tué "de façon délibérée" et de "sang froid" sa journaliste, atteinte d'une balle dans la tête, alors que le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a affirmé qu'elle avait "probablement" été tuée par des tirs de combattants palestiniens en marge d'affrontements dans le camp de réfugiés de Jénine.

Le ministre israélien de la Défense a promis une enquête approfondie sur le meurtre de la journaliste et a demandé aux responsables palestiniens de lui remettre la balle qui l'a tuée.

Benny Gantz a déclaré aux journalistes qu'Israël était en contact avec les responsables américains et palestiniens, et a indiqué que tous les éléments de l'enquête seraient rendus publics.

Gilet pare-balles avec l'inscription du mot "presse"

Un photographe de l'AFP à Jénine a fait état de tirs de l'armée israélienne et a vu le corps de la reporter qui portait un casque et un gilet pare-balles sur lequel était inscrit le mot "presse". Ce photographe a indiqué ne pas avoir vu de combattants palestiniens à proximité du lieu où la journaliste a été tuée.

Un autre journaliste, Ali al-Samoudi, blessé lors de ces affrontements, a accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur les journalistes: "nous étions en route pour couvrir l'opération de l'armée lorsqu'ils ont ouvert le feu sur nous (...) Une balle m'a atteint. La seconde balle a touché Shireen".

L'armée israélienne a indiqué avoir mené des opérations dans le camp de Jénine, afin "d'appréhender" un combattant. Durant cette opération, "des dizaines d'hommes armés palestiniens ont ouvert le feu et lancé des objets explosifs en direction des forces israéliennes (...) Les soldats ont répliqué. Des personnes ont été atteintes", selon l'armée.

La mort d'une journaliste vedette

Palestinienne chrétienne, âgée d'une cinquantaine d'années et ayant aussi la nationalité américaine, Shireen Abu Akleh avait travaillé à "La Voix de la Palestine", Radio Monte-Carlo, avant de rejoindre Al Jazeera, où elle s'est fait connaître à travers le Moyen-Orient pour ses reportages sur le conflit israélo-palestinien.

Mercredi, des Palestiniens ont déposé des fleurs aux abords de la route au passage de la voiture transportant sa dépouille dans le nord de la Cisjordanie occupée, a constaté un journaliste de l'AFP.

Et un drapeau noir a été hissé au bureau d'Al Jazeera à Ramallah, en Cisjordanie occupée, à la mémoire de Shireen Abu Akleh, septième journaliste tué dans les territoires palestiniens depuis 2018 selon Reporters sans frontières.

Climat tendu

Le décès de Shireen Abu Akleh intervient dans un climat tendu, un an après la dernière guerre de Gaza entre l'Etat hébreu et le Hamas islamiste, qui contrôle l'enclave palestinienne sous blocus israélien, et dans la foulée d'une série de violences faisant craindre une nouvelle escalade militaire.

Depuis le 22 mars, Israël a été la cible d'une série d'attaques ayant fait au moins 18 morts. Dans la foulée, 31 Palestiniens, incluant des assaillants, ont été tués dans de différents incidents, dont un jeune homme mercredi près de Ramallah.

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