A Davos, la "Maison des crimes de guerre russes" a ouvert ses portes

La Maison des crimes de guerre russes, à Davos.
La Maison des crimes de guerre russes, à Davos. Tous droits réservés Markus Schreiber/Copyright 2020 The Associated Press.
Par Oleksandra Vakulina avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

L'exposition se tient au sein de la "Maison Russe", qui accueille traditionnellement la délégation de Moscou sur la Promenade, la rue principale de Davos.

PUBLICITÉ

Des photos de cimetières. Des corps sous des bâches noires. Une main ensanglantée sur la chaussée. Un enfant sous respirateur à l'hôpital, un bébé dans les bras d'un soldat. Des ruines et des bâtiments détruits, des impacts de bombes : la "Maison des crimes de guerre russe" a ouvert ses portes à Davos, pour le Forum économique mondial, qui réunit cette semaine les élites politiques et économiques mondiales dans la station des Alpes suisses.

L'exposition se tient au sein de la "Maison Russe", qui accueille traditionnellement la délégation de Moscou sur la Promenade, la rue principale de Davos. Les Russes n'ont pas été conviés au forum cette année.

Les photos exposées recensent les différentes atrocités commises par les troupes de Moscou, depuis le début de l'invasion le 24 février dernier. Notamment, le massacre de civils à Boutcha : "Après la Seconde Guerre mondiale, il y a eu un tribunal de guerre sur le nazisme. Il doit y en avoir une maintenant sur les crimes commis par la Russie", estime Anatolii Fedoruk, le maire de Boutcha. "Si cela ne se produit pas, il ne pourra pas y avoir de justice. Et nous ne pourrons pas tenter de mettre un terme aux atrocités qui se sont produites et qui se produisent malheureusement encore sur le territoire de l’Ukraine, et qui sont perpétrées par des agresseurs russes", poursuit-il. 

"Si nous racontons l'histoire de cette tragédie le plus largement possible, peut-être que cela sauvera des vies", veut croire Viktor Pintchouk, un homme d'affaires ukrainien dont la fondation fait partie des organisateurs.

"Nous avons besoin de vous"

Comme lui, plusieurs représentants ukrainiens sont présents pour témoigner des horreurs subies par les civils. Objectif : convaincre les élites occidentales d'accélérer leurs mesures de soutien à l'Ukraine et les sanctions contre la Russie.

"Aujourd'hui, nous avons besoin de vous", affirme ainsi Andriï Yermak, le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, lors d'une intervention en visio à la "Maison des crimes russes". "Nous ne nous battons pas seulement pour nous. Le sort de l'Europe et du monde est en jeu."

"Les Russes en uniforme semblent s'inspirer de la définition du génocide de la convention de l'ONU de décembre 1948", dénonce-t-il. Il raconte aussi des histoires d'enfants blessés, et comment la grand-mère de l'un d'entre eux emmené par les Russes a dû traverser quatre frontières pour récupérer l'enfant.

La docteure Oksana Kyrsanova a fait le voyage jusqu'à Davos pour témoigner sur ses derniers jours dans l'hôpital de Marioupol, sans chauffage ni médicaments. "On nous amenait de petits enfants dans des conditions très critiques (...) et on ne pouvait pas les aider". Autre moment éprouvant : le décès d'une femme enceinte. "Pouvez-vous imaginer comment mettre dans un sac noir une jeune femme et un bébé? C'était le jour le plus horrible", se rappelle-t-elle au bord des larmes.

Il n'existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit, mais ce chiffre pourrait être très élevé. Les autorités ukrainiennes estiment ainsi que 20 000 personnes sont mortes dans la seule ville de Marioupol.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Le lac Léman menacé par des températures élevées

La Suisse aussi va augmenter le budget de sa défense

Guerre Russie-Ukraine : les appels à la confiscation des avoirs russes se multiplient