"Combien de carnages de plus sommes-nous prêts à accepter ?", s'est demandé le président des Etats-Unis. Mais un encadrement plus strict des armes à feu semble difficile, en raison de l'opposition des élus républicains au Congrès.
Après les fusillades de l’école primaire d’Uvalde, d’un supermarché de Buffalo et celle, mercredi, d’un hôpital de Tulsa, "combien de carnages de plus sommes-nous prêts à accepter ?". C'est la question que s'est posé Joe Biden, qui s'exprimait jeudi à la Maison Blanche.
L'urgence est là, a t-il rappelé. "Les armes à feu sont le premier tueur d'enfants aux États-Unis d'Amérique", devant les accidents de voiture. "Au cours des deux dernières décennies, les armes à feu ont tué plus d'enfants en âge scolaire que les policiers et les militaires en service actif, tous confondus", a-t-il ajouté.
Comme son prédécesseur Barack Obama, le président démocrate appelle donc le Congrès à agir pour contrôler les armes à feu, en interdisant notamment les fusils d'assaut et les chargeurs à grande capacité. Mais le Joe Biden sait que cette exigence est quasi-impossible, au vu de la composition du Congrès, en charge de voter les lois au niveau fédéral.
"Si nous ne pouvons pas interdire les armes d'assaut, alors nous devrions faire passer l'âge pour les acheter de 18 à 21 ans. Nous devrions renforcer les vérifications des antécédents, promulguer des lois sur le stockage sécurisé et des lois sur les signaux d'alarme, abroger l'immunité qui protège les fabricants d'armes à feu de toute responsabilité, s'attaquer à la crise de la santé mentale, approfondir le traumatisme de la violence armée et en tirer des conséquences. Ce sont des mesures rationnelles et de bon sens", a estimé Joe Biden.
Un groupe de neuf sénateurs, démocrates et républicains, travaillent sur plusieurs mesures, comme la vérification des antécédents des acheteurs d'armes ou la saisie temporaire d’armes appartenant à une personne jugée instable et dangereuse
Mais même ces mesures a minima ont peu de chances d'aboutir. Il faudrait pour cela que les démocrates convainquent dix sénateurs républicains. Or, les Conservateurs s'opposent dans leur grande majorité à toute régulation des armes à feu, et nombre des élus Républicains de premier plan sont financés par le puissant lobby des armes, la NRA.
La question pourrait être un enjeu central des élections de mi-mandat, en novembre.