Guerre en Ukraine : deux combattants britanniques et un marocain condamnés à mort

Aiden Aslin, Brahim Saadoun et Shaun Pinner (de gauche à droite)
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Par euronews avec AFP, AP
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Deux Britanniques et un Marocain faits prisonniers en Ukraine, où ils combattaient pour Kyiv, ont été condamnés à mort jeudi pour "mercenariat" par la justice des autorités séparatistes de Donetsk.

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En venant combattre en Ukraine, ces hommes avaient peut-être envisagé la mort, mais surement pas par la main de la justice.

Deux Britanniques et un Marocain faits prisonniers en Ukraine, où ils combattaient pour Kyiv, ont été condamnés à mort jeudi pour "mercenariat" par la justice des autorités séparatistes de Donetsk, ont annoncé les agences de presse russes.

"La cour suprême de la République populaire de Donetsk a condamné à mort les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun, accusés d'avoir participé aux combats comme mercenaires", a indiqué l'agence de presse officielle russe TASS.

Les trois accusés vont "faire appel", a précisé à TASS l'avocat de l'un des trois hommes, Pavel Kossovan. Le tribunal a par ailleurs expliqué aux trois condamnés qu'ils pouvaient aussi demander une grâce, ajoute l'agence de presse.

Qui sont ces combattants étrangers ?

"J'espérais que la peine serait beaucoup plus juste compte tenu des circonstances dans lesquelles j'ai aidé l'enquête et aussi parce que je me suis rendu à la République populaire de Donetsk. J'aimerais qu'il en soit autrement, mais c'est Dieu qui me jugera le moment venu", a expliqué Aiden Aslin, l'un des deux combattants britanniques.

La famille d'Aiden Aslin avait expliqué fin avril que ce dernier avait déménagé en 2018 en Ukraine, où il avait rencontré sa compagne et s'était installé à Mykolaïv (sud-est). Il avait décidé de rejoindre les Marines ukrainiens et a servi dans cette unité pendant près de quatre ans.

"Il n'est pas, contrairement à la propagande du Kremlin, un volontaire, un mercenaire ou un espion. Aiden faisait des plans pour son avenir en dehors de l'armée, mais comme tous les Ukrainiens, sa vie a été bouleversée par l'invasion barbare de Poutine", selon sa famille.

La famille de l'autre ressortissant britannique Shaun Pinner,  avait elle expliqué que celui-ci n'était "ni un volontaire ni un mercenaire, mais sert officiellement dans l'armée ukrainienne conformément à la législation ukrainienne". Il s'était lui aussi installé en 2018 en Ukraine et a épousé une Ukrainienne.

Le marocain Brahim Saadoun était étudiant en Ukraine au moment de l'offensive russe, selon son père, qui a affirmé jeudi, sur le site d'information marocain Madar21, que son fils "n'est pas un mercenaire". En avril, il avait accusé les autorités ukrainiennes de "recruter les étudiants étrangers pour les exploiter dans la guerre".

"Il s'agit d'un simulacre de jugement"

Le Royaume-Uni qui s'est dit "gravement préoccupé" a déclaré que les prisonniers de guerre "ne devraient pas être condamnés à la peine capitale pour leur participation aux hostilités"

"Selon la convention de Genève, les prisonniers de guerre bénéficient de l'immunité des combats et ne devraient pas être poursuivis pour leur participation aux hostilités", a dénoncé Downing Street.

Il s'agit d'un simulacre de jugement. Il ne faut pas accorder à ce procès la moindre crédibilité. (...). Ces personnes ont été capturées par les forces russes à Marioupol et doivent être traitées conformément au droit international et à la Convention de Genève, qui exclut clairement ce genre de procès spectacles, ces tribunaux fantaisistes et la peine de mort.", a dit le député britannique Robert Jenrick.

Un moratoire sur la peine de mort est en vigueur en Russie depuis 1997, mais ce n'est pas le cas dans les deux territoires séparatistes prorusse de l'Est ukrainien.

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