Quid de la situation des non-Ukrainiens en Pologne ayant aussi fui la guerre en Ukraine ?

Deux demandeurs d'asile asiatiques en Pologne.
Deux demandeurs d'asile asiatiques en Pologne. Tous droits réservés Magdalena Chodownik/Euronews
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Par Magdalena Chodownik, Camille Pauvarel
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Notre correspondante en Pologne est allée à la rencontre de citoyens non européens ayant quitté l'Ukraine dans la précipitation comme des milliers d'Ukrainiens.

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Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février, ils sont plus de quatre millions à avoir quitté ce pays pour la Pologne. Tous ne sont pas Ukrainiens. Parmi ces personnes, se trouvent des ressortissants de plus de 100 pays et 105 000 non-Ukrainiens dont des non-Européens.

"Tous ceux qui ont fui la guerre et ont déclaré qu'ils fuyaient pouvaient franchir la frontière polono-ukrainienne, mais la loi spéciale est destinée aux citoyens ukrainiens et ces personnes peuvent rester légalement en Pologne, explique la porte parole des gardes frontières polonaises, Anna Michalska, Les autres sont des personnes qui doivent légaliser leur séjour si elles veulent rester en Pologne.''

Arban et Khulan viennent d'Asie centrale, ils vivaient en Ukraine depuis des années et se trouvent aujourd'hui dans un flou juridique. Arban détaille les circonstances de leur arrivée, "_Nous avons traversé la frontière en train. Ils nous ont demandé où nous allions et nous leur avons expliqué la situation, que la guerre avait éclaté._Nous leur avons montré nos documents ukrainiens et leur avons dit "voilà, nous sommes venus d'Ukraine". C'était clair que nous n'étions pas des citoyens ukrainiens mais des résidents", certifie-t-il. 

Le jeune homme et son ami se trouvent déjà en Pologne depuis plus d'un mois. Il indique que les conditions d'obtention d'un titre de séjour n'étaient pas claires pour eux, "Des avocats sont venus. Ils nous ont dit qu'en ce qui concernait les documents, c'était déjà trop tard. Il y avait une chance et une opportunité d'obtenir des documents en Pologne et nous aurions pu y rester pour travailler. Ils nous ont dit que nous avions 15 jours pour présenter des documents et qu'à présent c'était compliqué, que la seule option était de retourner dans notre pays ou de retourner en Ukraine". 

Malgré les épreuves, aucun d'entre eux ne se voit retourner en Ukraine étant donné la situation dans le pays.

Des ONG et agences telles que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) apportent une assistance juridique et humanitaire à ceux qui viennent d'Ukraine. Le statut des non-détenteurs d'un passeport ukrainien diffère de ceux qui en possède un, et repose sur la situation qu'ils avaient en Ukraine.

S'ils avaient la résidence permanente en Ukraine, ils ont plus d'assistance et ils ont des séjours légaux d'un an ici en Pologne. S'ils n'avaient pas cela en Ukraine, malheureusement, ils n'ont que 15 jours de séjour d'urgence et pendant cette période, ils doivent demander la résidence en Pologne, ce qui est un défi dans les circonstances actuelles.
Livia Styp-Rekowska
Cheffe de mission à l'OIM

Alors que la plupart des détenteurs de passeports non-ukrainiens qui ont échappé à la guerre ont déjà quitté la Pologne, beaucoup sont encore en difficulté, essayant de trouver le moyen de légaliser leur séjour ici et, après des voyages difficile et de recommencer leur vie.

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