Un ancien gardien de camp de concentration nazi de 101 ans condamné

Josef Schütz se cachant des caméras durant son audience au tribal de Brandebourg-sur-la-Havel en Allemagne.
Josef Schütz se cachant des caméras durant son audience au tribal de Brandebourg-sur-la-Havel en Allemagne. Tous droits réservés Michele Tantussi/Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved
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Par Camille Pauvarel avec AFP
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Josef Schütz devient le plus vieil accusé de crimes nazis.

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Un ancien gardien d'un camp de concentration nazi a été condamné à 5 ans de prison par le tribunal de Brandebourg-sur-la-Havel à l'ouest de Berlin. Josef Schütz, 101 ans, était jugé pour "complicité dans le meurtre de 3 518 prisonniers durant son service dans le camp de Sachsenhausen" entre 1942 et 1945 en Allemagne. Cet ancien sous officier des Waffen-SS devient la personne la plus âgée reconnue coupable de complicité de crimes pendant la période de l'Holocauste.

Pas de reconnaissance des faits

Jamais au cours de ses audiences, l'accusé n'a montré le moindre regret, niant même souvent son implication et son enrôlement dans l'unité à la tête de mort. Mais des preuves historiques ont démontré le contraire, plusieurs documents mentionnant notamment son nom, sa date et son lieu de naissance prouvent qu'il avait bien été affecté de fin 1942 à début 1945 à la division "Totenkopf" (Tête de mort) des Waffen-SS. Après la Seconde Guerre mondiale, il a été transféré dans un camp de prisonniers en Russie et s'est ensuite installé dans le Brandebourg, région voisine de Berlin. Il a successivement été paysan, puis serrurier et n'a jamais été inquiété.

L'Allemagne et son lourd passé

Entre son ouverture en 1936 et sa libération par les Soviétiques le 22 avril 1945, le camp de Sachsenhausen a vu passer quelque 200 000 prisonniers, principalement des opposants politiques, des juifs et des homosexuels. Des dizaines de milliers d'entre eux ont péri, victimes principalement d'épuisement dû au travail forcé et aux cruelles conditions de détention.

Ces dernières années, quatre anciens SS ont été condamnés à ce titre. Selon Guillaume Mouralis, directeur de recherche au CNRS et membre du Centre Marc Bloch à Berlin, ce procès tardif permet de "réaffirmer la responsabilité politique et morale des individus dans un contexte autoritaire, et dans un régime criminel, à l'heure où l'extrême droite néo-fasciste se renforce partout en Europe".

L'avocat de Josef Schütz a annoncé qu'il comptait se pourvoir en cassation. Etant donné son grand âge, M. Schütz pourrait ne jamais voir les murs d'une prison.

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