Les évacuations se poursuivent à Sloviansk face aux avancées russes

Une femme âgée marche à côté d'un bâtiment détruit par une frappe de missiles à Sloviansk, en Ukraine, mercredi 1er juin 2022.
Une femme âgée marche à côté d'un bâtiment détruit par une frappe de missiles à Sloviansk, en Ukraine, mercredi 1er juin 2022. Tous droits réservés Photo : Andriy Andriyenko (AP)
Par Euronews avec AFP
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Les civils continuaient mercredi d'évacuer la ville bombardée de Sloviansk, dans l'est de l'Ukraine, le prochain objectif des forces russes dans leur plan de conquête totale du bassin du Donbass, leur priorité après quatre mois et demi de conflit.

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Les civils continuaient mercredi d'évacuer la ville bombardée de Sloviansk, dans l'est de l'Ukraine, le prochain objectif des forces russes dans leur plan de conquête totale du bassin du Donbass, leur priorité après quatre mois et demi de conflit.

"L'évacuation est en cours. Nous sortons des gens de la ville chaque jour", a déclaré son maire Vadim Liakh.

"Il reste en ce moment 23 000 habitants" à Sloviansk qui en comptait environ 110 000 avant le conflit, a-t-il ajouté dans une vidéo. Et "17 sont morts et 67 ont été blessés" depuis le début des hostilités.

"Mon principal conseil : évacuez !"

Dans cette cité bombardée depuis plusieurs semaines, "les infrastructures essentielles fonctionnent toujours, mais il n'y a plus de réseau central d'approvisionnement en eau depuis un mois et un tiers de la ville se retrouve régulièrement sans électricité", a souligné M. Liakh.

"Mon principal conseil : évacuez !", avait lancé mardi soir le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, à l'adresse de la population de Sloviansk, soulignant que, "pendant la semaine, il n'y a pas eu un jour sans bombardements".

Les frappes y ont notamment détruit près d'un tiers d'un marché, a constaté mercredi un journaliste de l'AFP. Des habitants sont allés voir l'étendue des dégâts au milieu des débris calcinés. Un peu plus loin, quelques-uns continuaient de vendre leurs fruits et leurs légumes.

"Nous resterons chez nous. Nous avons des sous-sols et nous nous y cacherons. Que pouvons-nous faire d'autre ? Nous n'avons nulle part où aller, personne n'a besoin de nous", a lâché, dépitée, Galyna Vassyliivna, une marchande de légumes.

Mardi, Pavlo Kyrylenko avait déclaré que les derniers bombardements russes, dont celui qui a frappé le marché, avaient fait deux morts et sept blessés.

Comme d'autres responsables locaux, M. Liakh a affirmé que les forces ukrainiennes repoussaient les tentatives de percée russes vers Sloviansk et sa ville-jumelle de Kramatorsk, le centre administratif de la partie du Donbass contrôlée par Kyiv (Kiev en russe).

Selon lui, "les Russes n'arrivent pas à s'approcher" de Sloviansk ou à l'"encercler", car ils sont bloqués par les soldats ukrainiens à une quarantaine de kilomètres de là.

S'emparer de la totalité du Donbass

Avec la chute dimanche de Lyssytchansk, l'armée russe clame que la quasi-totalité de la région de Lougansk est entre ses mains, ce que les Ukrainiens continuent de nier. "Il y a toujours des combats dans deux villages", a assuré mercredi son gouverneur, Serguiï Gaïdaï.

Les Russes cherchent maintenant à conquérir la deuxième province du Donbass, celle de Donetsk, pour ainsi occuper l'intégralité de ce bassin minier, que les séparatistes prorusses contrôlent partiellement depuis 2014.

Mais il leur faut pour cela prendre Sloviansk et Kramatorsk, ses deux plus grandes cités conservées par les Ukrainiens.

Selon M. Gaïdaï, les militaires russes "essaient constamment de construire des passages pour transférer encore plus de matériel" vers la région de Donetsk.

Mardi, ils se trouvaient à une dizaine de kilomètres de Siversk, qu'ils pilonnent depuis plusieurs jours, et donc à une cinquantaine de kilomètres de Sloviansk.

Le ministère russe de la Défense a aussi accusé mardi soir des "nationalistes ukrainiens" de préparer dans la région de Donetsk "une provocation avec l'utilisation de substances toxiques" dont "de grandes quantités de chlore amenées dans une station de filtration minée".

Il a prévenu que l'armée ukrainienne utilisait des infrastructures chimiques pour y baser ses hommes et ses armes, créant "les conditions préalables à des accidents pouvant entraîner la mort de milliers de civils".

Les Russes bombardent par ailleurs toujours la région de Mykolaïv (sud), des frappes qui ont provoqué la mort d'au moins deux personnes mardi et mercredi, dénoncent les autorités ukrainiennes.

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