Macron déroule le tapis rouge au président des Émirats : le pétrole est au centre des discussions

Emmanuel Macron a accueilli lundi à l'Elysée le président des Émirats arabes unis, Mohamed ben Zayed
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Arrivé dimanche, Mohamed ben Zayed effectue à Paris son premier déplacement à l'étranger depuis qu'il a succédé en mai à son demi-frère, décédé, à la présidence des Émirats, riche pays pétrolier du Golfe qui regroupe notamment Abou Dhabi et Dubaï.

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Emmanuel Macron a accueilli lundi à l'Elysée le président des Émirats arabes unis, Mohamed ben Zayed al-Nahyane, pour discuter notamment de la fourniture de carburants dans un contexte de hausse des prix du pétrole.

En tenue traditionnelle, Mohamed ben Zayed al-Nahyane, dit MBZ, a remonté à la mi-journée le tapis rouge dans la cour de l'Elysée avant d'être salué avec effusion par son homologue français et son épouse Brigitte.

Les deux dirigeants devaient s'entretenir au cours d'un déjeuner avant de se retrouver dans la soirée pour un dîner d'Etat dans le cadre majestueux du Grand Trianon à Versailles en présence d'une centaine d'invités.

Comme le veut la tradition, M. Macron remettra à MBZ les insignes de grand’croix de l’Ordre national de la Légion d’Honneur, et lui offrira en cadeau une édition de 1535 de la carte du géographe allemand Lorenz Fries de la péninsule arabique et du golfe.

Premier déplacement de MBZ à l'étranger

Arrivé dimanche, MBZ effectue à Paris son premier déplacement à l'étranger depuis qu'il a succédé en mai à son demi-frère, décédé, à la présidence des Émirats, riche pays pétrolier du Golfe qui regroupe notamment Abou Dhabi et Dubaï.

Cette décision "met en valeur les liens historiques entre les deux pays mais aussi le potentiel pour une coopération plus poussée" entre eux, a indiqué le conseiller diplomatique de MBZ, Anwar Gargash.

La visite doit être marquée par "l'annonce de garanties émiraties concernant les quantités d'hydrocarbures (diesel uniquement) fournies à la France", qui "cherche à diversifier ses sources d'approvisionnement dans le contexte du conflit en Ukraine", selon l'Elysée.

Dominées par les hydrocarbures, les exportations émiraties vers la France ont atteint en 2019 un record absolu de 1,5 milliard d'euros, dont une grande partie de produits pétroliers raffinés, mais les Émirats ne fournissent actuellement pas de diesel au pays.

Des signatures d'un accord stratégique sur les énergies du futur (hydrogène, énergies renouvelables), de contrats dans les transports et le traitement des déchets sont également prévues avant le départ de MBZ mardi.

Les discussions entre les deux présidents devaient également porter sur leurs "efforts conjoints" pour renforcer "la stabilité et sécurité" au Moyen-Orient, en particulier sur le dossier du nucléaire iranien, selon l'Elysée.

Les relations franco-émiraties se sont considérablement approfondies ces dernières années, culminant en décembre par un contrat record de 14 milliards d'euros portant sur 80 avions de combat Rafale. La France dispose en outre d'une base militaire à Abou Dhabi.

Au cours de sa visite d'Etat, MBZ doit notamment se rendre au Sénat, à l'Assemblée nationale et à Matignon.

Des ONG appellent à parler droits humains avec le président des Émirats

Des organisations de défense des droits humains appellent Emmanuel Macron à évoquer les droits de l'homme à Paris avec MBZ et à suspendre la vente d'armes à Abou Dabi.

La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), la Ligue des droits de l'homme (LDH) et le centre du Golfe pour les droits de l'homme (GChr) "vous prient instamment d’exprimer (...) votre préoccupation quant aux graves violations des droits humains en cours" aux__Émirats__et "exiger leur cessation", peut-on lire dans leur lettre ouverte au chef de l'Etat français.

La FIDH, la LDH et le GChr évoquent notamment le cas de l'opposant et militant des droits humains Ahmed Mansoor, condamné à dix ans d'emprisonnement en 2018 pour avoir, selon les autorités, critiqué le pouvoir émirati et terni l'image de son pays sur les réseaux sociaux.

"De manière continue et depuis le déclenchement des révoltes arabes, les autorités émiraties ont intensifié les actes de répression contre ceux et celles qui expriment des critiques et contre les membres de la société civile", dénoncent les trois fédérations.

Les trois organisations appellent également la France à s'abstenir" de contribuer à ces "violations" des droits humains "en manifestant un engagement ferme de suspendre toutes les ventes d’armes aux Émirats arabes unis en respect des engagements nationaux et internationaux de la France en la matière".

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