Birmanie : exécution de quatre opposants à la junte au pouvoir

Protestations en Birmanie après le coup d'Etat de février 2021.
Protestations en Birmanie après le coup d'Etat de février 2021. Tous droits réservés Aung-Shine/AP Phot
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Par Euronews
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L’annonce a été faite ce lundi par les médias d’Etat. Il s’agit de la première application de la peine de mort en Birmanie depuis 1988.

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En Birmanie, quatre prisonniers ont été exécutés par la junte militaire au pouvoir, ont annoncé ce lundi les médias d’Etat. Il s’agit de la première application de la peine de mort en Birmanie depuis 1988. Parmi eux, deux célèbres opposants.

Kyaw Min Yu, 53 ans, également connu sous le nom de "Jimmy", était un écrivain et opposant de longue date à l'armée, célèbre pour son rôle dans le soulèvement étudiant de 1988 contre la junte de l'époque.

Phyo Zeya Thaw, 41 ans, était quant à lui un ancien député de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991 et actuellement emprisonnée. Il avait aussi été l’un des pionniers du hip-hop en Birmanie, critiquant l’armée dans les années 2000.

Vives réactions des défenseurs des droits de l'homme

Les quatre exécutions annoncées lundi constituent un "acte de la plus grande cruauté", a réagi Elaine Pearson, la directrice pour l'Asie de l'ONG Human Rights Watch.

"Ces exécutions (...) sont un nouvel exemple du bilan atroce des droits humains en Birmanie. (...) L'armée va continuer à piétiner la vie des gens tant qu'elle ne sera pas tenue pour responsable", a déclaré Erwin van der Borght, le directeur Asie-Pacifique d'Amnesty International.

Ces exécutions risquent d'accentuer l'isolement international des militaires birmans, qui avaient pris le pouvoir par la force le 1er février 2021 sous prétexte de prétendues fraudes aux élections de l'année précédente, remportées de façon écrasante par la LND.

"Ces actes pervers doivent marquer un tournant pour la communauté internationale. (...) Le statu quo de l'inaction internationale doit être fermement rejeté", a réagi Tom Andrews, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme en Birmanie, dans un communiqué sur Twitter.

La junte poursuit une répression sanglante en Birmanie, avec plus de 2.000 civils tués et plus de 15.000 arrêtés depuis le coup d'Etat, selon une ONG locale.

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