Espace : la Russie va quitter l'ISS, la Station spatiale internationale, "après 2024"

Archives : la Station spatiale internationale, le 23 mai 2010
Archives : la Station spatiale internationale, le 23 mai 2010 Tous droits réservés NASA via AP
Par euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

L'annonce a été faite lors d'un entretien entre Vladimir Poutine et le président de Roscosmos, l'Agence spatiale russe.

PUBLICITÉ

La Russie va arrêter d'exploiter la Station spatiale internationale (ISS) "après 2024", a annoncé ce mardi le patron de l'Agence spatiale russe (Roscosmos), Iouri Borissov.

"Nous allons sans doute remplir toutes nos obligations à l'égard de nos partenaires" de l'ISS, a déclaré Monsieur Borissov, lors d'une rencontre télévisée avec le président russe Vladimir Poutine. "Mais la décision de quitter cette station après 2024 a été prise", a-t-il indiqué.

"Je pense que d'ici là, nous commencerons à créer la station orbitale russe", qui sera "la principale priorité" du programme spatial national, a-t-il ajouté.

"_L'avenir des vols habités russes doit se baser avant tout sur un programme scientifique systémique et équilibré pour que chaque vol nous enrichisse en connaissances dans le domaine spatia_l", a-t-il précisé.

Nommé à la tête de Roscosmos à la mi-juillet, Iouri Borissov a remplacé Dmitri Rogozine, connu pour son style abrasif et son nationalisme outrancier.

Jusqu'à cette nomination, M. Borissov, 65 ans, avait le portefeuille de vice-Premier ministre chargé du complexe militaro-industriel russe, qui inclut aussi le domaine spatial.

"C'est une grande honneur pour moi, mais aussi des obligations supplémentaires", a déclaré M. Borissov devant M. Poutine.

"Le domaine spatial est dans une situation difficile, et je pense que ma tâche principale (...) est de ne pas faire tomber la barre, mais de la placer plus haut, en fournissant avant tout les services spatiaux nécessaires pour l'économie russe", a-t-il souligné, en citant notamment la navigation, la communication et la transmission des données.

En 2020, la Russie avait perdu le monopole des envois dans l'espace (avec ses lanceurs et vaisseaux Soyouz vieillissants mais fiables) avec l'arrivée sur scène de SpaceX du milliardaire Elon Musk.

La coopération russo-occidentale dans le domaine spatial a aussi été plombée par l'offensive lancée par la Russie depuis le 24 février contre son voisin ukrainien.

Les sanctions occidentales prises contre la Russie en raison de cette offensive touchent en partie l'industrie aérospatiale russe et risquent d'avoir des effets sur l'ISS, dont certains ravitaillements pourraient être perturbés.

Enfin, le secteur spatial russe est gangrené depuis des années par la corruption et le manque d'innovations. 

Plus tard dans la journée, l'Agence spatiale des Etats-Unis, la Nasa a indiqué ne pas avoir reçu de notification "officielle" du retrait des Russes de l'ISS après 2024.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Rare coopération entre la Russie et les Etats-Unis à bord de la Station spatiale internationale

L'Agence spatiale européenne (ESA) adopte un budget de 17 milliards d'euros, en forte hausse

Une "révolution culturelle" conservatrice est en marche en Russie