Viktor Orban et la "race" hongroise : le comité d'Auschwitz se dit "horrifié"

"Nous ne voulons pas être une race mixte", qui se mélangerait avec "des non-Européens", a notamment déclaré le Premier ministre hongrois samedi 23 juillet 2022.
"Nous ne voulons pas être une race mixte", qui se mélangerait avec "des non-Européens", a notamment déclaré le Premier ministre hongrois samedi 23 juillet 2022. Tous droits réservés AP Photo/Geert Vanden Wijngaert, File
Par Euronews avec AFP
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Le comité international d'Auschwitz s'est dit mardi "horrifié" après les propos du Premier ministre hongrois Viktor Orban contre "les races mixtes", appelant l'Union européenne à "prendre ses distances avec de tels relents racistes".

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Le comité international d'Auschwitz s'est dit mardi "horrifié" après les propos du Premier ministre hongrois Viktor Orban contre "les races mixtes", appelant l'Union européenne à "prendre ses distances avec de tels relents racistes".

Le discours du dirigeant nationaliste, "stupide et dangereux", rappelle aux survivants de l'Holocauste "les périodes sombres de leur propre exclusion et persécution", a réagi Christoph Heubner, vice-président de l'organisation, dans une déclaration transmise à l'AFP.

Il a appelé le chancelier autrichien Karl Nehammer, qui accueille jeudi M. Orban en visite officielle à Vienne, à se démarquer au nom de l'UE. Il faut "faire comprendre au monde qu'un Monsieur Orban n'a pas d'avenir en Europe", dont il "nie sciemment les valeurs".

Dans un discours samedi en Transylvanie roumaine, où réside une importante communauté hongroise, le Premier ministre de 59 ans, connu pour sa politique anti-migrants, avait réaffirmé avec virulence son rejet d'une société "multi-ethnique".

"Nous ne voulons pas être une race mixte", qui se mélangerait avec "des non-Européens", a-t-il dit.

Les pays "où des peuples européens et extra-européens cohabitent ne sont plus des nations. Ces pays ne sont rien d'autre que des conglomérats de peuples", a également lancé Viktor Orban qui avait tenu des propos similaires dans le passé mais sans utiliser le terme de "race", selon des experts.

Le gouvernement s'est défendu mardi, par la voix de son porte-parole Zoltan Kovacs, contre "une mauvaise interprétation" des propos par "des gens qui ne comprennent clairement pas la différence entre le mélange de différents groupes ethniques de la sphère judéo-chrétienne, et le mélange des peuples de différentes civilisations".

Mais Zsuzsa Hegedus, une sociologue conseillant depuis plusieurs années M. Orban, a remis sa démission, selon le média hongrois HVG. Dans une lettre, elle dénonce "une position honteuse" et "un pur texte nazi digne de (Joseph) Goebbels", en référence à l'ancien chef de la propagande de l'Allemagne nazie.

M. Orban a apparemment fait allusion aux chambres à gaz en fustigeant le plan de Bruxelles de diminuer de 15% la demande européenne de gaz. "Je ne vois pas comment ils peuvent y contraindre les Etats membres, quoiqu'il existe un savoir-faire allemand dans ce domaine, comme le passé l'a montré", avait-il ironisé.

La communauté juive hongroise s'est également insurgée contre ce discours. "De nombreuses espèces différentes peuplent notre planète. Sur deux pattes, travaillant, parlant et pensant parfois, une seule espèce vit pourtant sur cette terre : l'Homo Sapiens Sapiens. Cette race est une et indivisible", a écrit sur Facebook le grand rabbin Robert Frölich.

Dans la classe politique, le ministre roumain des Affaires étrangères Bogdan Aurescu a jugé "inacceptables" de telles "idées".

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