Islande : les touristes affluent pour admirer une éruption volcanique près de Reykjavik

Touristes venus admirer la lave s'échappant d'une fissure volcanique près de Grindavík, dans l'ouest de l'Islande, le 3 août 2022
Touristes venus admirer la lave s'échappant d'une fissure volcanique près de Grindavík, dans l'ouest de l'Islande, le 3 août 2022 Tous droits réservés AP Photo/Marco Di Marco
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Par Vincent Coste avec AFP
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Pour les scientifiques qui suivaient l'intense activité sismique dans le secteur de l'ouest de l'île, cette éruption était imminente. Les autorités islandaises ont indiqué que le trafic aérien n'est pas perturbé pour l'instant.

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C'est un "spectacle" qu'ils ne veulent pas rater. Dès l'annonce d'une nouvelle éruption dans une fissure volcanique située dans une vallée inhabitée à une quarantaine de km de Reykjavik, la capitale de l'Islande, des centaines de curieux se sont pressés sur le site d'où s'échappe de la lave.  

Cette éruption, dans le sud-ouest de l’île, avait été annoncée ce mercredi par l’Office météorologique islandais (IMO), dans un secteur où un volcan était déjà entré en éruption en 2021. Elle est localisée près d'un kilomètre du volcan du Mont Fagradalsfjall qui était resté en éruption pendant six mois l'année dernière.

Haraldur Gudjonsson / AFP
Personnes venues observer l'éruption volcanique près de Grindavík, le 3 août 2022Haraldur Gudjonsson / AFP

La zone de l'éruption, dans une zone difficile d'accès qui nécessite 90 minutes de marche, a déjà attiré plus de 1 830 visiteurs au premier jour de l'apparition de la fissure, selon les autorités islandaises.

Et d'autres personnes marchaient vers le site tôt ce jeudi matin,  pour s'émerveiller à la vue de la lave en ébullition et au bruit du grondement lorsque le magma jaillit.

Marco Di Marco/AP Photo
Touristes venus contempler l'éruption volcanique à 40 km à l'ouest de Reykjavik, le 3 août 2022Marco Di Marco/AP Photo

Les autorités avaient pourtant appelé ce mercredi la population à ne pas se rendre sur le site avant qu'une évaluation des risques ne soit menée. Mais jeudi, la protection civile a indiqué que seuls les jeunes enfants devaient se tenir hors de la zone de l'éruption. La police islandaise a, elle, indiqué que seuls les bons marcheurs peuvent se rendre sur la zone de l'éruption, car "le chemin très long et difficile" pour y accéder. 

L'année dernière, l'Islande avait déjà donc connu une éruption sur cette zone relativement facile d'accès, faisant de l'événement une véritable attraction touristique.

L'éruption, qui avait vu plus de 140 millions de mètres cubes de magma se déverser sur une période de six mois, avait attiré plus de 430 000 visiteurs selon l'Office du tourisme islandais

Des jets de lave pouvant atteindre les 15 mètres

L'Institut météorologique d'Islande a estimé ce jeudi la longueur de la fissure à 360 mètres, avec des jets de lave atteignant environ 10 à 15 mètres.

L'écoulement de la lave aux premières heures de l'éruption était estimé à 32 mètres cubes par seconde, selon les mesures faites mercredi par des scientifiques de l'Institut des sciences de la Terre, trois heures et demie après le début de l'éruption.

C'est environ quatre ou cinq fois plus qu'au début de l'éruption de 2021.

"L'éruption actuelle est donc bien plus puissante", a indiqué l'Institut sur Facebook.

La lave de la nouvelle éruption a recouvert une zone d'environ 74 000 mètres carrés, selon l'Institut islandais des sciences de la Terre. 

La probabilité de cette éruption, située à une quarantaine de kilomètres de la capitale Reykjavík, avait été considérée comme "substantielle" par l’Office météorologique d’Islande.

Intense activité sismique

Depuis ce samedi, une intense activité sismique agitait en effet la péninsule de Reykjanes et un large secteur autour de Fagradalsfjallhraun, le nom donné au champ de lave formée par la plus longue éruption volcanique sur l’île depuis 50 ans du 19 mars au 18 septembre 2021.

Au dernier comptage public lundi, plus de 10 000 secousses avaient été enregistrées par les sismographes de l’IMO, dont deux d’une magnitude supérieure à 5.

L’exploitation d’images satellites avait confirmé une déformation de la croûte terrestre causée par une intrusion magmatique - un afflux de magma - à Fagradalsfjall relativement peu profonde, à environ un kilomètre de la surface, au nord-est du site et loin de toute habitation.

Un épisode sismique similaire avait eu lieu dans la même région en décembre 2021 sans que la lave sorte de terre mais était de moindre intensité.

L'activité volcanique est visible en direct sur le site de l’audiovisuel public islandais.

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Le mont Fagradalsfjall, n'est pas un "volcan classique" car il n'est pas pourvu d'un cratère. La lave s'échappe d'une "fissure volcanique" située dans le secteur.

L'année dernière, l'Islande avait déjà donc connu une éruption sur cette zone relativement facile d'accès, faisant de l'événement une véritable attraction touristique.

Avant l'an dernier, la péninsule de Reykjanes n’avait plus été le théâtre d’une éruption depuis près de huit siècles mais les spécialistes islandais soulignent que la région est entrée dans une nouvelle période d’activité volcanique.

L'Islande dénombre 32 systèmes volcaniques actuellement considérés comme actifs, soit le plus grand nombre en Europe. Le pays connaît en moyenne une éruption tous les cinq ans. 

Pas d'incidence sur le trafic aérien

Peu après le début de l'éruption, le ministère islandais des Affaires étrangères avait indiqué que "le risque pour les zones habitées et les infrastructures critiques est considéré comme très faible", ajoutant "qu'il n'y a pas eu de perturbation des vols". Ce constat a été confirmé par l'Autorité nationale des aéroports d'Islande qui a ajouté suivre la situation "en conséquence". 

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En 2010, l'éruption d'un autre volcan islandais, Eyjafjöll, avait donné naissance à un gigantesque nuage de cendres volcaniques qui avait paralysé le trafic aérien pendant un mois et entraîné l'annulation de milliers de vol.   

En revanche, l’Office météorologique islandais a lui déclaré, bien qu'il n'y ait pas de nuage de cendre, qu'il était "possible que de la pollution soit détectée du fait des émanations de gaz".

Une équipe de l'Office météorologique islandais a effectivement survolé la zone de l'éruption pour faire ce constat. Les gaz émanant des éruptions volcaniques, notamment le dioxyde de soufre, peuvent être, en effet, dangereux voire fatals.

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