Dans le Bordelais, des viticulteurs ont obtenu des dérogations pour pouvoir arroser les vignes les plus fragiles face au manque d'eau et à la chaleur
Irriguer des pieds de vigne, une pratique en théorie interdite à cette époque de l'année en France. Mais face à la succession des périodes de canicule et surtout face à une sécheresse record, des domaines viticoles ont obtenu des dérogations.
C'est le cas dans ce vignoble du Bordelais où de jeunes vignes bénéficient depuis juillet d'un arrosage exceptionnel.
"Les deux personnes qui sont là ont chacune un tuyau avec au bout une partie métallique qui permet de faire rentrer l’eau à l’intérieur du pied, afin de faire en sorte que cette eau ne s’éparpille pas mais qu’elle reste bien au cœur du pied, pour arriver directement aux racines", explique Paulin Calvet, propriétaire du vignoble du Château Picque Cailllou.
Plus fragiles de par leurs racines plus courtes, seuls les jeunes vignes, âgées de 3 à 8 ans, sont irriguées, soit près de 10% de ce vignoble.
Si la vigne se plaît dans les climats arides, elle ne peut supporter une trop forte déshydratation, précise le viticulteur : "c_es feuilles jaunes montrent que la vigne se défend et elle va arrêter de nourrir certaines feuilles pour évidemment supporter ce stress hydrique_".
Cette irrigation se fait avec parcimonie, uniquement sur les ceps dont la survie en dépend. Actuellement, peu de viticulteurs sont équipés pour ce type d'opérations. Mais dans les régions les plus touchées par la sécheresse, le recours à l'irrigation pourrait devenir à l'avenir de plus en plus nécessaire.