Ecoutes téléphoniques en Grèce : la Commission européenne hausse le ton

Le siège de la Commission européenne à Bruxelles
Le siège de la Commission européenne à Bruxelles Tous droits réservés KENZO TRIBOUILLARD/AFP
Par Efi Koutsokosta
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En Grèce la rentrée parlementaire est avancée d'une semaine, à la demande de l'opposition de gauche qui réclame un "débat extraordinaire" à l'Assemblée sur le scandale des écoutes téléphoniques qui ébranle le pays.

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La Commission européenne a envoyé un message fort au gouvernement grec qui subit une pression extrême suite au scandale des écoutes téléphoniques en Grèce impliquant le leader du troisième plus grand parti de Grèce, le député Nikos Androulakis et deux journalistes grecs.

"Toute tentative des services de sécurité nationaux d'accéder illégalement aux données des citoyens, y compris des journalistes et des opposants politiques, si elle est confirmée, est inacceptable, a déclaré Annita Hipper, la porte-parole de la Commission européenne. Les États membres sont compétents pour préserver leur sécurité nationale et ils doivent superviser et contrôler leurs services de sécurité pour s'assurer qu'ils respectent pleinement les droits fondamentaux. En outre, l'enquête sur ces questions relève de la responsabilité de chaque État membre et la Commission attend des autorités nationales qu'elles examinent de manière approfondie ces allégations afin de rétablir la confiance des citoyens".

 Le scandale dont est victime Nikos Androulakis suscite un tollé en Grèce depuis la semaine dernière dans un contexte d'inquiétude croissante au sein de l'UE quant à l'utilisation de logiciels espions. L'opposition évoque un Watergate personnel pour le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, les renseignements étant placés sous son autorité. Les Renseignements ont été placés sous l'égide du Premier ministre en vertu d'un amendement controversé en août 2019, quelques jours après l'arrivée au pouvoir de la droite Nouvelle Démocratie de Kyriakos Mitsotakis. 

L'affaire a entraîné la semaine dernière deux démissions dans l'entourage de Kyriakos Mitsotakis. Le Premier ministre a rejeté toute responsabilité sur l'affaire assurant qu'il n'était pas au courant de la décision de surveiller Nikos Androulakis. Le gouvernement grec insiste toujours sur le fait que la surveillance du leader du PASOK n'était pas illégale, mais il n'explique pas pourquoi Nikos Androulakis était dans le radar des services de renseignement.

 Le Parlement grec reprendra d'ailleurs ses travaux plus tôt que prévu, le 22 août, car le principal parti d'opposition, SYRIZA, a demandé un débat sur le scandale des écoutes téléphoniques.

 La Commission européenne s'inquiète depuis des mois des révélations selon lesquelles deux journalistes grecs ont également été espionnés par les renseignements. Elle a inclus ces cas dans le rapport sur la situation de l'État de droit en Grèce publié le 13 juillet. La Commission a également appelé le gouvernement à faire plus pour assurer la sécurité des journalistes et la liberté de la presse dans le pays.

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