Serbie-Kosovo: "pas d'accord" à Bruxelles, poursuite des discussions "dans les prochains jours"

Le Premier ministre kosovar Albin Kurti et Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan
Le Premier ministre kosovar Albin Kurti et Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan Tous droits réservés NATO / POOL/Anadolu Ajansı
Par Euronews
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Pristina prévoit d'imposer des permis de séjour temporaires aux détenteurs d'une carte d'identité serbe, et exige des Serbes du Kosovo qu'ils utilisent des plaques d'immatriculation du Kosovo.

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Les dirigeants kosovar et serbe "ne sont pas parvenus à un accord" jeudi à Bruxelles pour apaiser les tensions entre les deux pays, mais "les discussions se poursuivront dans les prochains jours", a annoncé le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell.

"Les deux parties seront entièrement responsables en cas d'escalade (...). Il y a encore du temps d'ici le 1er septembre", date prévue d'entrée en vigueur de nouvelles règles administratives et frontalières imposées par Pristina et dénoncées par Belgrade, a ajouté le responsable de l'UE, à l'issue de la rencontre convoquée après un nouvel épisode de violences dans le nord du Kosovo.

Nouvelles règles administratives à la frontière

M. Borrell a rencontré le Premier ministre kosovar Albin Kurti, puis le président serbe Aleksandar Vucic ce jeudi, avant de les réunir autour d'une table, dans le cadre du "Dialogue Belgrade-Pristina" piloté depuis 2011 par la Commission européenne.

Ces entretiens interviennent après le regain de tensions suscité par de nouvelles règles administratives et frontalières dénoncées par Belgrade.

Invoquant un principe de "réciprocité", Pristina prévoit d'imposer des permis de séjour temporaires aux personnes entrant au Kosovo avec une carte d'identité serbe, et exige des Serbes du Kosovo qu'ils remplacent les plaques d'immatriculation serbes de leurs véhicules par des plaques du Kosovo.

Ces nouvelles mesures ont entraîné un nouvel épisode de violences fin juillet dans le nord du Kosovo, où la minorité serbe les juge vexatoires. Elles doivent entrer en vigueur au 1er septembre après un report de Pristina, sous la pression des Etats-Unis.

Les 120 000 Serbes vivant au Kosovo ne reconnaissent pas l'autorité de Pristina

Belgrade n'a jamais reconnu l'indépendance proclamée par le Kosovo en 2008, une décennie après une guerre sanglante qui a fait 13 000 morts, en majorité des Kosovars albanais. Depuis, la région est le théâtre de frictions épisodiques. Les quelque 120 000 Serbes du Kosovo, dont un tiers vivent au nord du territoire, ne reconnaissent pas l'autorité de Pristina, restant fidèles à Belgrade.

Après une rencontre mercredi avec le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, le président serbe avait indiqué s'attendre à des "discussions difficiles". "Même si je continue d'espérer une forme de solution, je reste sceptique", a déclaré Aleksandar Vucic sur Twitter jeudi.

M. Stoltenberg a appelé "toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter la violence", avertissant que la force de maintien de la paix de l'Otan au Kosovo (Kfor) était "prête à intervenir si la stabilité était menacée" et à renforcer ses troupes sur le terrain "si nécessaire".

"Allons donc ! ce ne sera pas nécessaire", a commenté à ce propos Josep Borrell en accueillant le Premier ministre kosovar Alban Kurti. Ce dernier avait fustigé la veille "des structures serbes illégales transformées en gangs criminels, qui érigent des barricades" dans le nord du pays.

Serbie et Kosovo aspirent à entrer dans l'UE : Belgrade a depuis 2012 le statut de candidat officiel tandis que le Kosovo est "candidat potentiel". Cinq pays de l'UE refusent de reconnaître l'indépendance de l'ex-province serbe.

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