Les États-Unis et l'UE tentent une médiation entre la Serbie et le Kosovo

Des soldats américains de la force de KFOR de l'Otan à Leposavic, dans le nord du Kosovo, le 18 août 2022.
Des soldats américains de la force de KFOR de l'Otan à Leposavic, dans le nord du Kosovo, le 18 août 2022. Tous droits réservés Bojan Slavkovic/Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved
Par Etienne Paponaud
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Des émissaires des États-Unis et de l'Union européenne ont rencontré le Premier ministre du Kosovo mercredi dans un ultime effort pour éviter de nouvelles tensions avec la Serbie, alors qu’une réunion la semaine dernière à Bruxelles a échoué.

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Des émissaires des États-Unis et de l'Union européenne ont rencontré le Premier ministre du Kosovo mercredi dans un ultime effort pour éviter de nouvelles tensions avec la Serbie, alors qu’une réunion la semaine dernière à Bruxelles s’est soldée par l'absence d'accord sur un différend entre les anciens ennemis de la guerre des Balkans.

Les tensions entre la Serbie et le Kosovo sont montées en flèche à la fin du mois dernier lorsque le gouvernement kosovar a déclaré que les documents d'identité et les plaques d'immatriculation des véhicules délivrés par les Serbes ne seraient plus valables sur le territoire du Kosovo, puisque ceux délivrés par les Kosovars ne sont pas valables en Serbie. La Serbie ne reconnaît pas la déclaration d'indépendance du Kosovo de 2008, et considère toujours le territoire comme le sien.

Le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, a déclaré qu'il agissait par réciprocité aux mesures prises par la Serbie. Mais les Serbes du Kosovo ont réagi avec fureur, bloquant les routes dans le nord du Kosovo, dominé par les Serbes.

L'incident a alimenté les craintes de nouveaux troubles dans les Balkans, dans un contexte d'incertitudes causées par la guerre en Ukraine. Le Kosovo a reporté la mise en œuvre de la décision au 1er septembre alors que Washington et Bruxelles intensifient leurs efforts diplomatiques pour résoudre la crise.

L'envoyé américain Gabriel Escobar et le représentant de l'Union européenne Miroslav Lajcak se sont rendus au Kosovo mercredi et se rendront jeudi dans la capitale serbe, Belgrade. Aucune information n’a filtré de la réunion sur une potentielle avancée – ou non – de la médiation.

M. Kurti a déclaré aux journalistes que le report d'un mois de la décision sur les plaques d'immatriculation et les documents d'identification était un "geste de bonne volonté". Il a ajouté que la décision ne sera pas modifiée et que soit les deux parties émettront des documents de voyage spéciaux pour les personnes entrant et sortant, soit aucune ne le fera.

Il n'y a pas eu de réponse immédiate de la Serbie, qui a accusé M. Kurti de faire pression sur la minorité serbe du nord, qui refuse principalement d'obtenir des documents ou des plaques d'immatriculation du Kosovo, défiant ainsi le statut d'État du Kosovo.

L'indépendance du Kosovo a été reconnue par Washington et la plupart des pays de l'UE, tandis que la Serbie s'appuie sur le soutien de la Russie et de la Chine pour tenter de conserver l'ancienne province. Belgrade a perdu le contrôle du Kosovo en 1999, après que l'OTAN a bombardé le pays pour mettre fin à sa répression brutale des rebelles séparatistes albanais.

Au cours des dernières années, l'UE a servi de médiateur dans les négociations entre le Kosovo et la Serbie en vue de normaliser les relations et d'avancer dans les efforts d'adhésion à l'Union européenne. Les forces de maintien de la paix de l'OTAN ont renforcé leur présence dans le nord du Kosovo en réponse aux tensions croissantes.

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