Arménie/Azerbaïdjan : les affrontements de mardi ont fait au moins cent morts

Des camions militaires azerbaïdjanais traversent la ville de Lachin (décembre 2020).
Des camions militaires azerbaïdjanais traversent la ville de Lachin (décembre 2020). Tous droits réservés KAREN MINASYAN/AFP or licensors
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Vives tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan : une centaine de soldats arméniens et azerbaïdjanais ont été tués mardi dans des affrontements frontaliers. Les deux pays s'accusent mutuellement d'avoir lancé les hostilités.

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Le dernier bilan des affrontements frontaliers survenus ce mardi fait état d'une centaine de soldats tués (49 côté arméniens, 50 chez les Azerbaïdjanais.

Cette éruption de violence est la plus intense depuis la guerre de 2020. L'Arménie et l'Azerbaïdjan, deux ex-républiques soviétiques rivales du Caucase, s'affrontent depuis les trois dernières décennies pour le contrôle de la région du Nagorny Karabakh.

Le conflit était gelé depuis l'intervention de la Russie qui avait déployé sur le terrain une force de maintien de la paix dans la région sans doute moins efficace alors que Moscou a les mains occupées avec les difficultés de son offensive militaire en Ukraine.

Officiellement un nouveau cessez-le-feu a été instauré depuis mardi matin, mais l'Azerbaïdjan a accusé dans l'après-midi l'Arménie de le violer "de manière intense".

"Malgré un cessez-le-feu (...), des unités des forces armées arméniennes (...) ont ouvert le feu à l'artillerie contre les positions de l'armée azerbaïdjanaise" à la frontière azerbaïjdano-arménienne, a affirmé le ministère azerbaïdjanais de la Défense, en faisant état des "mesures de riposte" à ces tirs.

Plus tôt dans la journée, Bakou a pourtant assuré avoir "rempli tous ses objectifs" dans les combats à la frontière avec l'Arménie.

Les nouveaux combats illustrent combien la situation reste explosive.

Au sein du parlement européen, certains élus ont pris fait et cause pour l'Arménie. Dans un discours au sein de l'hémicycle, l'eurodéputé français François Xavier Bellamy a condamné une "agression criminelle" menée par l'Azerbaïdjan".

L'impasse des pourparlers de paix

"L'escalade est la conséquence d'une impasse dans les pourparlers de paix", estime l'analyste Tatoul Hakobian, pour qui le conflit en Ukraine "a modifié l'équilibre des forces dans la région", la Russie, soutien de l'Arménie, "étant mal en point".

Selon lui, Bakou souhaiterait profiter de cette situation pour "obtenir des concessions de l'Arménie dès que possible".

Mais pour Farid Chafiev, président du Centre d'analyse des relations internationales à Bakou, "un obstacle majeur à la paix" est tout simplement "la présence illégale de soldats arméniens" en Azerbaïdjan, en référence au Nagorny Karabakh.

Après une première guerre qui a fait plus de 30 000 morts au début des années 1990, l'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont affrontés à nouveau à l'automne 2020 pour le contrôle de cette région montagneuse.

Plus de 6 500 personnes ont été tuées dans cette nouvelle guerre, perdue par l'Arménie.

Dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu alors négocié par Moscou, qui a déployé des soldats de maintien de la paix au Nagorny Karabakh, Erevan a cédé d'importants territoires à l'Azerbaïdjan.

Cette issue a été vécue comme une humiliation en Arménie.

Avec Agences

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