La Hongrie pourrait être privée de 7,5 milliards d'euros de fonds européens

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán à Belgrade, en Serbie, le 16 sptembre 2022.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán à Belgrade, en Serbie, le 16 sptembre 2022. Tous droits réservés Darko Vojinovic/AP Photo
Par Euronews avec AFP
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La Commission européenne a menacé de sanctionné la Hongrie ce dimanche en raison des inquiétudes persistantes concernant l'État de droit et la corruption.

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7,5 milliards d’euros : c’est le montant dont pourrait être privée la Hongrie si elle ne met pas en place rapidement des réformes pour lutter contre la corruption. La Commission européenne a menacé le pays ce dimanche de suspendre ces financements européens, après avoir déclenché en avril une procédure jusque-là jamais utilisée.

"L'évaluation de la Commission est qu'un risque pour le budget alloué demeure, a déclaré le Commissaire européen au budget Johannes Hahn. Nous ne pouvons donc pas conclure que le budget de l'UE est suffisamment protégé. La Commission propose de suspendre 65 % des engagements de trois programmes opérationnels relevant de la politique de cohésion, pour un montant estimé à 7,5 milliards d'euros."

Pour la Hongrie du Premier ministre nationaliste et ultra-conservateur Viktor Orbán, la Commission cite notamment des "irrégularités" et "carences" dans les procédures de passation de marchés publics, la proportion "anormalement" élevée de candidatures uniques pour ces contrats, le manque de contrôle des conflits d'intérêt et de poursuites judiciaires en cas de soupçons de fraude.

Une porte de sortie reste néanmoins ouverte. La Commission recommande au Conseil de se laisser jusqu'à trois mois pour évaluer la mise en œuvre des 17 mesures clefs auxquelles la Hongrie s'est engagée pour répondre aux préoccupations. La Commission réévaluera la situation le 19 novembre.

Mais certains, comme l'eurodéputé allemand Daniel Freund, estiment que les sanctions auraient dû être plus lourdes :"Tous les fonds européens auraient dû être gelés, dit-il_, car nous savons bien que tous ces financements sont les cibles de la corruption d'Orban, de ses amis et de sa famille. Et puis bien sûr, ce dont nous avons besoin, c'est d'un plan ambitieux pour réparer l'Etat de droit, pour surveiller les dépenses d'argent en Hongrie afin qu'il n'y ait plus de corruption."_

Le temps est malgré tout compté pour Budapest qui se démène pour échapper au couperet. Et qui tente aussi de convaincre Bruxelles de débloquer son plan de relance post-Covid (5,8 milliards d'euros de subventions), alors que le pays affronte une inflation galopante.

Le Parlement européen a estimé jeudi, dans un rapport voté à une large majorité, que la Hongrie n'était plus une véritable démocratie mais "une autocratie électorale", appelant la Commission à "s'abstenir d'approuver le plan de la Hongrie tant qu'elle ne se sera pas conformée pleinement à toutes les recommandations" de Bruxelles.

Le gouvernement hongrois commencera à présenter de nouvelles lois anti-corruption au Parlement hongrois à partir de lundi.

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