Malgré les critiques des eurodéputés, l'Ouganda maintient son projet d'oléoduc

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Par Euronews avec Africanews
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Un projet d'oléoduc reliant l'Ouganda et la Tanzanie a été épinglé par le Parlement européen, qui souligne des risques environnementaux et des violations des droits de l'homme. Kampala dénonce un "néocolonialisme".

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Le président ougandais Yoweri Museveni a indiqué vendredi qu'il poursuivrait le mégaprojet d'exploitation pétrolière prévu avec le groupe français TotalEnergies malgré une résolution du parlement européen épinglant ses "violations des droits de l'Homme" envers des opposants.

"Notre pétrole sera extrait en 2025 comme prévu. Le peuple ne doit donc pas s'inquiéter". Ce sont par ces mots que le président ougandais Yoweri Museveni a tenté de rassurer son peuple et les investisseurs français et chinois impliqués dans le projet EACOP d'exploitation pétrolière.

"Néocolonialisme"

Une déclaration venue en réaction à la résolution non contraignante du parlement européen adoptée le 15 septembre, dans laquelle les eurodéputés ont épinglé des violations des droits de l'hommes, des risques environnementaux et climatiques.

"S'ils choisissent d'écouter le parlement européen, nous trouverons un autre partenaire avec qui travailler" a ajouté le dirigeant ougandais.

Yoweri Museveni, qui dirige l'Ouganda d'une main de fer depuis 1986, a loué par le passé ce projet, citant notamment les retombées économiques pour ce pays enclavé où la majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Un peu plus tôt dans la journée, le Parlement ougandais avait vertement dénoncé la résolution adoptée jeudi par les eurodéputés et épinglant le mégaprojet.

Kampala et Dar es Salam ont dénoncé une attitude néocoloniale et ont exigé le respect de leur souveraineté.

100 000 personnes risquant d'être déplacées

C'est en février que TotalEnergies a annoncé un accord d'investissement de 10 milliards de dollars avec l'Ouganda, la Tanzanie et le géant pétrolier chinois CNOOC pour la construction d'un oléoduc de plus de 1 400 kilomètres reliant les gisements du lac Albert, dans l'ouest de l'Ouganda, à la côté tanzanienne.

Estimant que plus de 100 000 personnes risquaient d'être déplacées sur le tracé de l'oléoduc, les eurodéputés ont réclamé un dispositif de compensation adéquat pour les personnes expropriées.

En outre, le Parlement européen a demandé au groupe français de retarder d'un an le projet afin d'étudier la faisabilité d'un autre itinéraire permettant de mieux préserver les écosystèmes protégés et sensibles ainsi que les ressources en eau de l'Ouganda et de la Tanzanie.

TotalEnergies a assuré jeudi qu'il mettait "tout en œuvre pour en faire un projet exemplaire en termes de transparence, de prospérité partagée, de progrès économique et social, de développement durable, de prise en compte environnementale et de respect des droits humains".

Sous les eaux et sur les rives du lac Albert, barrière naturelle de 160 km séparant l'Ouganda de la République démocratique du Congo, repose l'équivalent de 6,5 milliards de barils de brut, dont environ 1,4 milliard récupérables dans l'état actuel des découvertes.

Les réserves de l'Ouganda peuvent durer entre 25 et 30 ans avec un pic de production estimé à 230 000 barils par jour.

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