France  : Macron veut accélérer en même temps les énergies renouvelables et le nucléaire

Emmanuel Macron lors de l'inauguration du parc éolien de Saint-Nazaire dans l'ouest de la France, le 22 septembre 2022
Emmanuel Macron lors de l'inauguration du parc éolien de Saint-Nazaire dans l'ouest de la France, le 22 septembre 2022 Tous droits réservés STEPHANE MAHE/AFP
Par euronews avec AFP
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Face aux besoins en électricité du pays qui vont augmenter "de 40% d'ici 2050", le président français veut accélérer la mise en place de nouvelles centrales nucléaires ainsi que des sites de production d'énergie renouvelables, comme les parcs éoliens en mer.

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Alors que la France se prépare à la "sobriété énergétique" pour l'hiver prochain, le pays doit aller "deux fois plus vite" sur la mise en service de projets d'énergie renouvelable et doit accélérer en même temps sur le nucléaire face aux besoins en électricité du pays qui vont augmenter "de 40% d'ici 2050", a déclaré ce jeudi le président français Emmanuel Macron.

"Nous allons massivement accroître nos besoins en électricité", de "40% d'ici 2050", et la France aura besoin d'aller "deux fois plus vite" sur les projets d'énergies renouvelables" (ENR), a dit le chef de l'Etat lors de l'inauguration du premier parc d'éoliennes en mer français, au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

Il a confirmé l'objectif d'installer une "cinquantaine de parcs éolien en mer", ainsi que de "poursuivre l'éolien sur terre", notamment grâce à une réduction du temps d'instruction des dossiers qui doivent rester "compatibles" avec la préservation de la biodiversité et la prise en compte des procédures contentieuses de recours.

En pleine crise énergétique, plus d'une vingtaine des 56 réacteurs du parc nucléaire français, sont actuellement à l'arrêt. La production nucléaire du groupe EDF en 2022 devrait ainsi connaître un plus bas historique en raison de cette indisponibilité.   

"Aller beaucoup plus vite" sur le nucléaire

Les procédures devront s'accélérer aussi sur le nucléaire, a dit le président, qui a annoncé en février dernier la commande de six réacteurs de nouvelle génération, appelés EPR.

"J'ai annoncé la première tranche en 2035 pour le nucléaire. Ce que je souhaite c'est qu'on aille beaucoup plus vite", a-t-il dit. Un audit publié en février évoquait l'horizon 2037 pour les premières mises en service.

"On peut aller beaucoup plus vite si on simplifie les choses, donc on sera dans la même logique sur le nucléaire", a-t-il dit.

"Le tout ENR ne marche pas, le tout nucléaire ne marche pas", a justifié Emmanuel Macron. "Et ce qu'on est en train de vivre aujourd'hui avec la guerre, ce que vivent encore plus certains voisins comme les Allemand, c'est que la clé en matière d'énergie, c'est la diversification du modèle".

Il a aussi promis un meilleur "partage de la valeur" pour les projets renouvelables avec les collectivités et les riverains, ce qui concernera en premier lieu les éoliennes en mer, souvent contestées.

"Dans le nucléaire, il y a un vrai retour pour les communes, ce qui a aidé à l'acceptabilité, on doit en faire de même pour les projets d'énergie renouvelables", a dit Emmanuel Macron.

Parmi les pistes de développement du solaire, le chef de l'État a évoqué "la libération du foncier" pour installer plus de panneaux sur les friches, en citant les bords d'autoroutes et de voies ferrées, mais aussi certaines terres agricoles avec l'agrovoltaïsme.

Le parc éolien de Saint-Nazaire capable d'alimenter 700 000 personnes

La France, qui compte 2 800 km de côtes, a décidé de se lancer dans l'éolien en mer dès 2009, mais aucun projet ne s'était matérialisé jusqu'à cette année.

Saint-Nazaire, attribué dès 2012 à EDF et au canadien Enbridge, est donc le tout premier à émerger: 80 éoliennes, réparties entre 12 et 20 km au large du Pouliguen et du Croisic, sur 78 km2. Une puissance installée de 480 mégawatts (MW) capable d'alimenter 700 000 personnes.

Projet à 2 milliards d'euros, ce chantier a vu ses premières fondations sortir de l'eau en 2021, la première éolienne a été raccordée au printemps 2022, la dernière en septembre. Il devrait entrer en production complète d'ici la fin 2022.

Au total, sept parcs (3,6 gigawatts pour l'ensemble) ont à ce jour été attribués à des opérateurs. Les chantiers de Saint-Brieuc, objet de frictions avec les pêcheurs, Courseulles-sur-Mer et Fécamp sont en cours de construction.

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