Dans cette vallée suisse, la sobriété énergétique fait partie du mode de vie

La vallée de Bavona, en Suisse, où la sobriété énergétique est un mode de vie, à Cevio, le 20 septembre 2022
La vallée de Bavona, en Suisse, où la sobriété énergétique est un mode de vie, à Cevio, le 20 septembre 2022 Tous droits réservés FABRICE COFFRINI/AFP or licensors
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Par Stephane HamalianEuronews avec AFP
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🇨🇭 Cette vallée est l'une des plus reculée du pays, et n'a jamais été raccordée au réseau électrique.

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Dans la vallée de Bavona, en Suisse, la sobriété énergétique est une réalité depuis longtemps. Cet endroit est l'un des plus reculé du pays, et n'a jamais été relié au réseau électrique.

Des panneaux solaires installés parfois depuis les années 80 sont utilisés, avec un peu de bois pour le chauffage et parfois des bombonnes de gaz. Les habitants y mènent une vie paisible, "sans gaspillage" indique Bice Tonini, 88 ans, habitante du hameau de Sonlerto, où elle vit depuis sa naissance.

"Il y a tellement de lumières partout" commente-t-elle en italien, langue de la région, en évoquant les villes. "Mais pas ici, car tout est sombre, il n'y a même pas de réverbère pour éclairer la rue" se satisfait-elle.

"C’était une vie dure mais simple", se souvient-elle, en se réchauffant au coin du feu dans sa maison. Malgré son âge, elle continue d’y vivre du printemps à octobre grâce au solaire.

"Il me faut tellement peu pour être heureux" indique Romano Dadò, ancien conseiller municipal de Cevio et résident de la vallée. "Pour nous le fait de réduire la consommation de beaucoup de choses, ce n'est pas un problème, on sait encore vivre comme cela !" dit-il.

Et pourtant, de l'électricité il y en a dans cette zone reculée. L'énergie est produite grâce à des barrages construits après la Seconde Guerre mondiale, situés sur les hauteurs de la vallée, mais ces villages ne peuvent pas se permettre les frais de raccordement au réseau.

"Une fois qu'on a eu l'électricité en haut, ce n'est pas que la commune n'était pas intéressée, mais ça coûtait encore trop !" assure Romano Dadò.

"C'était la Bern kraftwerker ou bien d'autres, des grandes villes de la Suisse germanophone, qui sont venues chercher ici l'électricité, ils ont bâti des barrages en haut et ils ont payé un peu le territoire qu'ils ont volé dans un certain mot" raconte-t-il.

Cette source d'électricité est donc acheminée vers les régions suisses germanophones, disposant des moyens financiers pour construire ces infrastructures. Seul un des douze hameau de la vallée s'est offert ce luxe.

Si la population semble s'accommoder de cette vie simple et sobre, ce n'est pas le cas de tout le monde. Martino Giovanettina possède un restaurant à Foroglio, dans la vallée et pour lui, le manque d'énergie empêche la région de s'ouvrir au tourisme.

"Je suis arrivé ici il y a plus ou moins trente ans , il y avait des difficultés évidentes dues à la situation énergétique. L'année dernière, nous avons fait un gros investissement et il y avait d'importantes difficultés de planification" se désole-t-il.

Les décennies passant, la population vivant dans la vallée s’est réduite – d’environ 500 à moins de 50 selon Romano Dado, et les habitants ont appris à se passer du réseau électrique.

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