Les occidentaux et la Russie s'affrontent sur l'utilisation de drones en Ukraine

Le Conseil de sécurité des Nations Unies, septembre 2022.
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Par Euronews
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Les États-Unis et les principaux alliés occidentaux ont accusé vendredi la Russie d'utiliser des drones iraniens pour attaquer des civils et des centrales électriques en Ukraine, en violation du droit humanitaire international.

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Les États-Unis, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont accusé vendredi la Russie d'utiliser des drones iraniens pour attaquer des civils et des centrales électriques en Ukraine, en violation d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU de 2015 et du droit humanitaire international.

La Russie a riposté en accusant l'Ukraine d'attaquer les infrastructures et les civils depuis huit ans dans les régions séparatistes orientales de Donetsk et de Louhansk, que le président russe Vladimir Poutine a illégalement annexées plus tôt cette année. Les occidentaux ont soutenu l'appel lancé par l'Ukraine au Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, pour qu'il envoie une équipe chargée d'enquêter sur l'origine des drones.

L'ambassadeur russe Vassily Nebenzia a déclaré que les drones sont russes et a prévenu qu'une enquête violerait la Charte des Nations unies et affecterait sérieusement les relations entre la Russie et les Nations unies. L'ambassadeur adjoint américain Jeffrey DeLaurentis a déclaré que "l'ONU doit enquêter sur toute violation des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU - et nous ne devons pas permettre à la Russie ou à d'autres pays d'empêcher ou de menacer l'ONU de s'acquitter des responsabilités qui lui incombent."

L'affrontement occidental avec la Russie au sujet des attaques contre les civils et les infrastructures et de l'utilisation de drones iraniens a eu lieu lors d'une réunion ouverte du Conseil qui s'est également concentrée sur la terrible situation humanitaire en Ukraine à l'approche de l'hiver. Près de 18 millions de personnes, soit plus de 40 % de la population ukrainienne, ont besoin d'une aide humanitaire, selon Denise Brown, coordinatrice humanitaire de l'ONU.

Les chefs de la défense russe et américain se parlent, sans espoir de détente

Le chef du Pentagone Lloyd Austin et son homologue russe Sergueï Choïgou se sont parlé vendredi pour la première fois depuis des mois, Washington assurant en même temps ne voir aucune volonté du Kremlin d'une discussion qui viserait à arrêter la guerre en Ukraine.

Lors de ce rare échange téléphonique, M. Austin a souligné "l'importance du maintien de canaux de communication" alors que l'Occident redoute une éventuelle course folle du président Vladimir Poutine vers l'utilisation de l'arme atomique dans le conflit en cours, selon le ministère américain de la Défense.

Le Pentagone n'a pas donné d'autres détails sur leur conversation, mais le ministère russe avait précisé plus tôt que les deux hommes avaient évoqué "plusieurs questions d'actualité de sécurité internationale, dont la situation en Ukraine". Lloyd Austin a également parlé avec le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, réitérant "l'engagement inébranlable des Etats-Unis à soutenir la capacité de l'Ukraine à contrer l'agression de la Russie".

Le ministre américain a également souligné "le soutien de la communauté internationale" à l'Ukraine, et notamment à sa "capacité à se défendre, à l'avenir". La dernière conversation entre M. Choïgou et Austin remontait au 13 mai, quelques jours avant un entretien téléphonique entre le chef de l'état-major russe, Valéri Guérassimov, et son homologue américain, Mark Milley, le 19 mai.

Canal "crucial"

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a plus tard confirmé que Washington comptait conserver des contacts avec Moscou, mais que toute diplomatie d'un niveau supérieur n'était pour l'instant pas envisageable, car dépendante de la volonté de M. Poutine "d'arrêter son agression".

"On ne voit pas de signe allant dans ce sens. Au contraire, on voit la Russie qui, dans cette agression, en remet une couche et une autre couche", a affirmé M. Blinken, qui s'exprimait en présence de son homologue française, Catherine Colonna, qu'il a accueillie au département d'Etat. Mme Colonna, plus tôt vendredi matin, avait de son côté insisté également sur l'importance de maintenir des canaux de communication avec Moscou.

"Nous estimons qu'il est crucial de conserver un canal de communication avec ceux qui prennent les décisions en Russie, parmi lesquels le président Poutine", a-t-elle dit devant le Center for Strategic and International Studies, un cercle de réflexion de la capitale américaine.

Pour appuyer son propos, M. Blinken a cité les récentes attaques russes visant des infrastructures civiles en Ukraine et la mobilisation forcée de soldats en Russie, qu'il a assimilée à "l'injection par Poutine, de façon atroce, de chair à canon dans cette guerre".

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