Flambée des prix de l'énergie : le défi des châteaux de la Loire

Le château de Cheverny
Le château de Cheverny Tous droits réservés Capture d'écran (AFP Vidéo)
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Par Julien Pavy avec AFP
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Comment concilier protection du patrimoine et réduction de la la consommation d'énergie face à la flambée des prix ? Reportage dans les châteaux de la Loire en France.

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Avec l'hiver qui approche, les célèbres châteaux de la Loire en France s'inquiètent pour leur facture d'énergie qui a quasiment doublé en deux ans.

Concilier isolation et respect du patrimoine

Réduire la consommation d'électricité ou de gaz passe souvent d'abord par une meilleure isolation. Mais en matière de patrimoine, les contraintes sont de taille. Dans le château privé de Meung-sur-Loire, une fenêtre double-vitrage coûte la bagatelle de 10 000 euros. Or il y en a 148.

Xavier Leleve, propriétaire du château, doit faire des choix. Il nous montre une très belle fenêtre du 18ème siècle qu'il n'a pas souhaité changer. Une alternative a été trouvée : "Là, l'idée, c'est de pouvoir mettre un sur-vitrage qui va nous permettre de nous isoler de l'extérieur. Alors en fait, il se faisait assez régulièrement avant de mettre des doubles fenêtres. C'est ce qu'on a fait ici avec des systèmes amovibles pour pouvoir les nettoyer plus facilement."

Trouver le bon équilibre

Non loin de là à Cheverny, le château profite de sa très forte fréquentation touristique pour absorber la hausse des factures d'énergie. Pour les responsables du site, pas question de dénaturer ce patrimoine du XVIIème siècle. L'isolation des fenêtres, des cloisons ou des toitures peut nuire à la conservation du monument, comme l'explique Charles-Antoine de Vibraye, propriétaire du château de Cheverny :

"Vous emprisonnez de la chaleur, parce que c’est bien qu’il fasse chaud dans votre salon, et bien vous faites du bien aux champignons, et vous faites du bien aux champignons potentiels, vous faites également du bien aux insectes potentiels qui vont vous bouffer votre bois, abîmer vos cloisons, etc. Donc je crois qu’il faut laisser ça circuler, et puis limiter les questions de chauffage au stricte minimum justement pour ne pas contrarier ce cycle sain d’échanges thermiques à l’intérieur d’un monument."

Ne pas contrarier ce cycle sain d’échanges thermiques à l’intérieur d’un monument."
Charles-Antoine de Vibraye
Propriétaire du château de Cheverny

Recours au bois ou à l'énergie solaire

A Chambord, l'un des plus célèbres des châteaux de la Loire, on anticipe pour 2023 une facture d'énergie de 600 000 euros en 2023, contre 260 000 il y a deux ans.

Le château entend renforcer le recours au bois en utilisant sa forêt. L'installation de panneaux photovoltaïques sur des zones ciblées est également à l'étude, comme l'explique Jean D’Haussonville, directeur du domaine national de Chambord :

"Exemple, les parkings. Il faudra d'ici 2025 fournir des bornes de recharge pour les véhicules de 10% à 20% des places de parking. On se dit que des ombrières solaires de parking, ça a l'avantage de cacher les voitures, ce qui est toujours laid en fait dans un lieu de patrimoine, ça les garde aussi plus fraîches en été et ça donne la possibilité de recharger."

Chauffer de vastes monuments historiques à l'heure de la flambée des prix de l'énergie. Un nouveau défi pour ces bâtiments centenaires qui n'envisagent toutefois pas encore le retour de l'éclairage à la bougie.

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