De mystérieux postes de police chinois à Amsterdam et Rotterdam, les Pays-Bas enquêtent

Amsterdam est l'une des deux villes où un poste de police chinois clandestin aurait été installé.
Amsterdam est l'une des deux villes où un poste de police chinois clandestin aurait été installé. Tous droits réservés REMKO DE WAAL/AFP or licensors
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Par Euronews avec AFP
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Selon plusieurs témoignages publiés par des ONG et des médias, Pékin aurait mis sur pied des postes illégaux de police à Amsterdam et Rotterdam pour surveiller la communauté chinoise locale. La Haye dit prendre l'affaire au sérieux.

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Les autorités néerlandaises ont annoncé mercredi enquêter sur des informations selon lesquelles la Chine aurait installé deux "postes de police illégaux" aux Pays-Bas pour surveiller des dissidents.

"Les ministres de la Justice et de la Sécurité et des Affaires étrangères ont pris note du rapport de (l'ONG) Safeguard Defenders et en prennent le contenu au sérieux", déclare Maxime Hovenkamp, porte-parole du ministère néerlandais des Affaires étrangères. "Le ministère des Affaires étrangères enquête actuellement sur les activités des soi-disant centres de police. Lorsque nous aurons plus de clarté à ce sujet, des mesures appropriées seront prises", ajoute-t-il. "Il est vrai que nous n'avons pas été informés de ces centres par les canaux diplomatiques".

Selon des médias néerlandais, deux "postes" chinois, l'un à Amsterdam et l'autre à Rotterdam, prétendent offrir une assistance diplomatique aux ressortissants chinois, sans toutefois avoir été déclarés auprès du gouvernement néerlandais. Les deux "postes de police" chinois, établis depuis 2018, sont en réalité utilisés pour faire taire les opposants politiques, selon la chaîne de télévision RTL et le site d'investigation Follow the Money citant un dissident chinois vivant aux Pays-Bas.

Leurs informations font suite à une enquête en septembre de Safeguard Defenders, une ONG basée en Espagne, selon laquelle la Chine a installé 54 centres de police dans des pays étrangers dont deux aux Pays-Bas.

Le premier, ouvert en juin 2018 à Amsterdam par la police de la région de Lishui (est de la Chine), est dirigé par deux hommes qui ont commencé leur carrière dans la police chinoise avant de s'installer aux Pays-Bas, rapporte RTL.  Un deuxième poste, dirigé par un ancien militaire, a été ouvert plus tôt cette année dans la ville portuaire de Rotterdam par la ville chinoise de Fuzhou, selon la chaîne.

Pékin nie

Une vidéo promotionnelle assure que ce poste, installé dans une maison insignifiante sans signe distinctif, aide à "lutter contre l'activité criminelle locale et illégale à Fuzhou liée à des Chinois d'outre-mer", poursuit RTL.

La télévision a interviewé un homme qui se présente comme un dissident réfugié du nom de Wang Jingyu et dit avoir été contacté par téléphone par un homme du centre de police de Rotterdam. Cet homme aurait dit à M. Wang de rentrer en Chine pour "résoudre mes problèmes" et "penser à mes parents". Il dit avoir reçu par la suite des messages insultants depuis le numéro du centre de Rotterdam, puis des appels menaçants et des messages après avoir manifesté en juin devant l'ambassade de Chine.

Le ministère néerlandais des Affaires étrangères a fait état de "signaux réguliers" provenant de la communauté sino-néerlandaise à propos de messages d'"intimidation et de menaces" et indiqué qu'il installait une permanence téléphonique.

Wang Wenbin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a qualifié lors d'un briefing régulier ces informations de "complètement fausses", assurant que Pékin respectait "pleinement" la souveraineté des autres pays. "L'objectif principal de ces postes est d'aider les citoyens chinois pour le renouvellement en ligne de leur permis de conduire chinois" et d'autres services, a-t-il ajouté.

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