Théâtre Doubrovka : 20 ans après la prise d'otage meurtrière, Moscou se souvient

Un homme assiste à une cérémonie de commémoration du 20e anniversaire de l'attaque du Théâtre Doubrovka, à Moscou
Un homme assiste à une cérémonie de commémoration du 20e anniversaire de l'attaque du Théâtre Doubrovka, à Moscou Tous droits réservés YURI KADOBNOV/AFP or licensors
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Par Euronews
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Entre le 23 et le 26 octobre 2002, une quarantaine de terroristes tchétchènes ont pris en otage les 900 spectateurs de la comédie musicale Nord-Ost. 128 personnes sont mortes, pour la plupart intoxiquées par un gaz utilisé par les forces spéciales russes.

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Il y a 20 ans jour pour jour se terminait une prise d'otage meurtrière qui avait choqué la Russie et le monde entier. 

Dans le théâtre Doubrovka, à Moscou, une quarantaine de terroristes tchétchènes ont pris en otage pendant 3 jours les 912 spectateurs, acteurs et techniciens de la comédie musicale Nord-Ost. Moscou avait depuis peu repris le contrôle total de la Tchétchénie, après une guerre sanglante.

Deux décennies plus tard, le souvenir de l'attaque est toujours traumatisant pour Svetlana Gubareva, l'une des otages ayant survécu : "La deuxième partie du spectacle commence, se souvient-elle. _Un groupe de personnes entre dans la salle. L'une d'elles monte sur scène et tir en l'air avec un fusil d'assaut pour attirer notre attention. On nous dit alors que c'est une attaque terroriste et que nous sommes maintenant des otages. Cela a duré 57 heure_s."

"Ceux qui se trouvaient là au moment de l'attaque vivent avec ce souvenir pour le reste de leur vie. Peut-être que certaines personnes sont capables d'oublier tout cela. Ce n'est pas mon cas. Je vis avec tous les jours", raconte-t-elle, émue.

Ceux qui se trouvaient là au moment de l'attaque vivent avec ce souvenir pour le reste de leur vie. Peut-être que certaines personnes sont capables d'oublier tout cela. Ce n'est pas mon cas. Je vis avec tous les jours.

Au matin du quatrième jour de la prise d’otage, les forces spéciales russes ont donné l'assaut et tué les terroristes. 128 otages ont également péri au cours de cet événement. Les forces russes ont été très critiquées pour avoir utilisé massivement un gaz paralysant. 

Si certains otages ont été tués par les terroristes, beaucoup seraient morts des suites de cette intoxication et en raison d'une mauvaise prise en charge hospitalière, car les équipes médicales ne connaissaient pas la composition du gaz - non révélée par les autorités. De plus, ces dernières auraient menti aux familles, selon l'association de survivants "Nord-Ost" : "Il y a eu des rapports sur les prétendus hôpitaux où les victimes avaient été emmenées. Les gens appelaient là-bas, mais en réalité personne n'y était. On cherchait de nouveaux numéros de téléphone et on courait dans les morgues. En fait, le gouvernement nous cachaient nos proches, comme nous l'avons découvert plus tard", explique Dmitry Milovidov, le président de l'association. 

Vladimir Poutine, déjà président à cette époque, a toujours nié la responsabilité du gaz dans la mort des otages. En 2011, la Russie a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme à payer 1,25 million d’euros aux victimes de l’assaut.

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