Ukraine : Washington "de plus en plus préoccupé" par une potentielle frappe nucléaire russe

Le président russe Vladimir Poutine assiste à l'exercice militaire de Vostok 2022 dans l'extrême est de la Russie, mardi 6 septembre 2022
Le président russe Vladimir Poutine assiste à l'exercice militaire de Vostok 2022 dans l'extrême est de la Russie, mardi 6 septembre 2022 Tous droits réservés Mikhail Klimentyev/Sputnik via AP, File
Par euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

La Maison Blanche a toutefois indiqué ne pas avoir d'indication de préparatifs concrets de la Russie en ce sens.

PUBLICITÉ

Les Etats-Unis sont devenus "au fil des mois" de "plus en plus préoccupés" par l'éventualité d'une potentielle frappe nucléaire de la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine, a dit ce mercredi un conseiller de la Maison-Blanche.

"Nous surveillons cela du mieux que nous pouvons", a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, organe rattaché au président américain Joe Biden.

Il était interrogé, lors d'un entretien avec la presse, sur un article du New York Times selon lequel des militaires russes de haut rang auraient discuté récemment du moment et de la manière d'utiliser des armes nucléaires en Ukraine.

La Maison-Blanche a toutefois indiqué ne pas avoir d'indication de préparatifs concrets de la Russie en ce sens.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a pour sa part jugé "irresponsable" que les médias occidentaux "gonflent délibérément le sujet des armes nucléaires". Moscou n'a "pas la moindre intention de prendre part" à ce débat, a-t-il poursuivi.

Moscou : "La priorité est d'éviter une guerre entre puissances nucléaires"

La "principale priorité" est d'éviter une guerre entre puissances nucléaires qui aurait des "conséquences catastrophiques", a déclaré mercredi la diplomatie russe.

"Dans la situation difficile et turbulente que nous traversons, qui est le résultat d'actions irresponsables et éhontées visant à saper notre sécurité nationale, la principale priorité est de prévenir tout affrontement entre puissances nucléaires", a affirmé dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères.

La Russie appelle les autres pays dotés de l'arme ultime à "résoudre cette tâche prioritaire" en mettant fin à leurs "tentatives dangereuses d'empiéter sur les intérêts vitaux des autres".

Si les pays occidentaux aidant l'Ukraine continuent de "se tenir au seuil d'un conflit armé direct (avec Moscou) et d'encourager les provocations avec des armes de destruction massive", cela pourrait avoir des "conséquences catastrophiques", a ajouté la diplomatie russe.

"La Russie reste guidée par le principe selon lequel une guerre nucléaire, dans laquelle il ne peut y avoir de vainqueur, est inadmissible et ne doit jamais éclater", a souligné le ministère.

Il a toutefois rappelé que la doctrine nucléaire de Moscou prévoyait un recours "strictement défensif" à l'arme atomique en cas d'attaque de la Russie avec des armes de destruction massive ou en cas d'agression avec des armes conventionnelles "menaçant l'existence même de l'Etat".

Mardi, l'ex-président russe et actuel numéro 2 du Conseil de sécurité, Dmitri Medvedev, avait une nouvelle fois évoqué l'arme nucléaire.

La volonté ukrainienne de reprendre tous les territoires occupés, dont la Crimée ou le Donbass, "menace l'existence de notre Etat" et offre "un motif direct" pour faire usage "des moyens de dissuasion nucléaire", avait-il déclaré.

Confronté à une résistance ukrainienne tenace, alimentée par l'aide militaire occidentale, Vladimir Poutine avait lui-même fait une allusion à la bombe atomique dans un discours télévisé le 21 septembre.

Il s'était dit prêt à utiliser "tous les moyens" dans son arsenal face à l'Occident, qu'il avait accusé de vouloir "détruire" la Russie. "Ce n'est pas du bluff", avait-il assuré.

Le président américain Joe Biden avait estimé il y a un mois environ que le monde était pour la première fois depuis la Guerre froide confronté au risque d'un "Armageddon", c'est-à-dire d'une apocalypse nucléaire.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Influence, Sahel, nucléaire : Emmanuel Macron fixe les objectifs stratégiques de la France

Etat de l'Union: les leçons tirées du drame des céréales en mer Noire

Poutine qualifie l’idée d’attaquer l’OTAN d’"absurde"