Veillées aux chandelles en souvenir des victimes de la bousculade mortelle de Séoul

Veillée aux chandelles, Séoul, Corée du Sud, le 5 novembre 2022
Veillée aux chandelles, Séoul, Corée du Sud, le 5 novembre 2022 Tous droits réservés Ahn Young-joon/Copyright 2022 The AP. All rights reserved.
Par Euronews avec AFP
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La bousculade de Halloween, l'une des catastrophe les plus meurtrières de la Corée du Sud, suscite tristesse et colère.

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Une semaine après la dramatique bousculade de Séoul, des veillées aux chandelles et autres commémorations ont été organisées samedi en Corée du Sud, à la mémoire des 156 personnes tuées, écrasées et asphyxiées dans un mouvement de foule, lors de la fête de Halloween.

Mais en plus de la tristesse, la colère gronde en Corée du Sud après l'une des catastrophes les plus meurtrières ayant frappé ce pays.

Les victimes, pour la plupart des jeunes gens, se trouvaient parmi les quelque 100 000 personnes venues dans le quartier de Itaewon pour fêter Halloween pour la première fois depuis le début de la pandémie.

Les autorités face à la colère des familles

Les autorités policières ont admis avoir déployé un nombre insuffisant d'agents pour une telle foule, l'opposition accusant le gouvernement du président Yoon Suk-yeol de ne pas prendre ses responsabilités.

Des milliers de personnes se sont rassemblées samedi dans le centre de Séoul lors d'une veillée aux chandelles organisée par un groupe citoyen lié au principal parti d'opposition sud-coréen, avec de nombreuses pancartes appelant le président Yoon Suk-yeol à la démission.

Ce groupe - déjà à l'origine de rassemblements antigouvernementaux avant la catastrophe - a déclaré que des veillées similaires étaient aussi organisées dans d'autres villes, notamment Busan, Gwangju et Jeju.

Et à Itaewon, à une sortie de métro près du lieu de la catastrophe d'Halloween, on pouvait voir une marée d'hommages en forme de fleurs blanches et de post-it.

Sur l'un d'eux était écrit: "Je ne te laisserai pas partir la prochaine fois". Sur un autre : "Je me souviendrai de toi pour toujours".

Les personnes en deuil ont également déposé des chocolats, de la bière, du soju - une boisson alcoolisée coréenne - et du lait à la fraise.

"Je suis profondément attristé et désolé"

Image de la colère de la population, une femme a été vue en train de déchiqueter les couronnes de fleurs déposées vendredi sur un mémorial par le président et le maire de Séoul.

"A quoi bon (ces fleurs) puisqu'ils n'ont pas pu protéger (nos enfants)?" s'est exclamé cette femme présentée par un média local comme la mère d'une des victimes de la bousculade.

"A quoi bon se tenir près de ces (couronnes) alors qu'ils ont laissé mourir nos bébés?", a-t-elle encore fustigé devant les caméras d'une télévision locale.

Des policiers ont ensuite été vus en train de l'éloigner du mémorial situé devant la mairie de Séoul.

Le président Yoon s'y trouvait vendredi avec d'autres responsables qui ont présenté leurs excuses pour la catastrophe, dont le chef de la police nationale et le ministre de l'Intérieur.

"En tant que président responsable de la vie et de la sécurité de la population, je suis profondément attristé et désolé", a-t-il alors déclaré.

"Je sais que notre gouvernement et moi (...) avons l'énorme responsabilité de nous assurer qu'une telle tragédie ne se reproduise jamais".

Le président sud-coréen bataille contre un taux de popularité au plus bas depuis son arrivée au pouvoir en mai, et ses opposants s'en prennent maintenant au gouvernement pour la bousculade meurtrière de Halloween.

Des sanctions contre les responsables

Un groupe de jeunes Coréens a de son côté organisé une commémoration distincte dans le centre de Séoul qui, selon les organisateurs, a réuni 500 personnes.

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"Je n'arrive pas à croire que des gens de mon âge soient morts simplement parce qu'ils voulaient s'amuser à Halloween", a déclaré Park Tae-hoon, 29 ans, l'un des organisateurs et membre du parti politique progressiste Jinbo.

Il a déclaré à l'AFP avant l'événement que son but était d'exiger des sanctions contre les responsables et des mesures pour éviter que le drame ne se reproduise.

Le deuil national décrété en Corée du Sud prend fin samedi, au terme d'une semaine pendant laquelle les drapeaux étaient en berne et les événements, annulés.

La manière dont la foule a été gérée ce soir-là à Itaewon est examinée de près tandis que des enquêtes tentent d'éclaircir la cause exacte de la bousculade.

Des retranscriptions des appels d'urgence, obtenues par l'AFP, montrent que nombre d'entre eux passés des heures avant la catastrophe font part d'une inquiétude grandissante face à la densité de la foule à Itaewon.

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En l'absence d'organisateur unique pour les célébrations de Halloween, le gouvernement n'avait pas demandé aux bars, discothèques et restaurants de lui soumettre de plan de gestion de crise dans un quartier constitué de ruelles étroites et d'allées en pente.

Et bien qu'une affluence sans-précédent de 100.000 personnes ait été estimée, la police n'avait déployé que 137 agents à Itaewon, pendant qu'au même moment quelque 6.500 policiers étaient mobilisés dans un autre quartier de la ville pour une manifestation anti-gouvernementale de moindre taille.

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