Répression en Iran : 326 morts selon une ONG, Olaf Scholz promet des sanctions de l'UE

Le chancelier allemand Olaf Scholz
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Par Euronews avec AFP
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Selon un dernier bilan de l’ONG Iran Human Rights, la répression des manifestations qui ont suivi la mort de Mahsa Amini a fait au moins 326 victimes dans le pays.

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L'Iran est le théâtre de manifestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, arrêtée trois jours plus tôt par la police des mœurs pour avoir présumément enfreint le strict code vestimentaire de la République islamique.

La contestation, partie du rejet des restrictions vestimentaires imposées aux femmes et de l'indignation soulevée par la mort de la jeune femme, a évolué en un mouvement dirigé contre la théocratie au pouvoir en Iran depuis la révolution islamique de 1979.

"Au moins 326 personnes, dont 43 enfants et 25 femmes, ont été tuées par les forces de sécurité lors des manifestations à travers le pays", estime l'ONG Iran Human Rights dans un communiqué sur son site internet, précisant qu'il s'agit d'un "minimum".

IHR précise, en effet, ne pas avoir pris en compte "un grand nombre de morts rapportées" qu'elle est toujours en train de vérifier.

Le directeur d'IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, a appelé la communauté internationale à agir pour faire cesser la répression en Iran.

"La mise en place d'un mécanisme international d'enquête et de responsabilisation par l'ONU facilitera à la fois le processus visant à tenir les auteurs responsables à l'avenir et augmentera le coût de la répression continue par la République islamique", a-t-il dit.

Olaf Scholz annonce de nouvelles sanctions de l'UE

Ce samedi, le chancelier allemand Olaf Scholz a une nouvelle fois vivement critiqué le régime iranien.

"L'Union européenne a déjà adopté plusieurs trains de sanctions, a-t-il déclaré. L'accent est principalement mis sur tous ceux qui sont responsables de cette violence contre leur propre peuple. D'autres sanctions devraient s'y ajouter la semaine prochaine. Nous voulons continuer à intensifier la pression sur le Corps des Gardiens de la révolution et les dirigeants politiques. Nous soutenons les efforts visant à rassembler des preuves afin que les auteurs de ces actes puissent être traduits en justice."

Ce vendredi, l'Allemagne et l'Islande ont demandé une réunion spéciale du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Celle-ci pourrait se tenir fin novembre.

Deux Français supplémentaires détenus en Iran

Deux autres ressortissants français ont été arrêtés en Iran, portant à sept le nombre de détenus français dans les prisons de la République islamique, a indiqué samedi au quotidien Le Parisien la cheffe de la diplomatie française.

"Nous avions des inquiétudes sur deux autres compatriotes et il ressort des dernières vérifications faites qu'ils sont également détenus", a déclaré Catherine Colonna.

"Il est plus important que jamais de rappeler à l'Iran ses obligations internationales. Si son objectif était de faire du chantage, ça ne doit pas fonctionner. C'est la mauvaise façon de s'y prendre avec la France", a-t-elle ajouté.

"Nous demandons leur libération immédiate, l'accès à la protection consulaire (...). Mon homologue iranien, avec qui j'ai eu une conversation longue et difficile, a pris l'engagement de respecter ce droit d'accès. J'attends qu'il soit concrétisé".

Vendredi, Le Figaro avait déjà fait état de ces deux détenus supplémentaires, citant une source diplomatique et une source iranienne. Ils seraient emprisonnés depuis plusieurs mois, donc avant le démarrage des manifestations qui ébranlent le régime iranien depuis le 16 septembre, selon le quotidien.

Le Quai d'Orsay n'a pas donné suite aux demandes de précision de l'AFP samedi.

Parmi les sept détenus, figurent la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, Benjamin Brière, arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois d'emprisonnement pour espionnage, et deux syndicalistes, Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mai dernier.

Début octobre, Téhéran avait diffusé une vidéo présentée comme des "aveux" de ces derniers, entraînant une réaction virulente de Paris qui avait dénoncé une "mise en scène indigne" et évoqué pour la première fois des "otages d'Etat".

Dans la vidéo diffusée par le site de la chaîne arabophone al-Alam de la télévision officielle, une jeune femme s'exprimant en français affirme s'appeler Cécile Kohler et être agent de renseignement opérationnel à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), les services de renseignement extérieur français.

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Le Quai d'Orsay a depuis appelé les Français de passage en Iran à "quitter le pays dans les plus brefs délais compte tenu des risques de détention arbitraire auxquels ils s'exposent".

Plus d'une vingtaine de ressortissants de pays occidentaux, binationaux pour la plupart, sont détenus ou bloqués en Iran, ce que des ONG condamnent comme une politique de prise d'otages pour obtenir des concessions des puissances étrangères.

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