En Slovénie, une avocate médiatique favorite de la présidentielle

Natasa Pirc Musar favorite de l'élection
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Par AFP
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Les Slovènes sont appelés aux urnes pour élire leur président : en lice Natasa Pirc Musar, favorite selon les sondages. Une ancienne journaliste, avocate de renom et novice en politique, face au conservateur l'ancien ministre des Affaires étrangères Anze Logar.

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La Slovénie élit dimanche son président, avec en position de favorite une avocate de renom novice en politique qui pourrait devenir la première femme à prendre la tête du pays alpin.

Les sondages créditent de plus de 50% des intentions de vote, contre 44 à 49% pour Anze Logar,, vainqueur du premier tour le 23 octobre.

La juriste de 54 ans, qui a représenté par le passé les intérêts de l'ancienne First Lady américaine Melania Trump, d'origine slovène, devrait en effet pouvoir compter sur les voix des électeurs de centre-gauche, dont le candidat a été défait dans les urnes.

En cas de faible mobilisation toutefois, la donne pourrait tourner à l'avantage de M. Logar, 46 ans, ont averti les analystes du pays de 2 millions d'habitants, issu de l'ex-Yougoslavie et membre de l'Union européenne (UE) depuis 2004.

"Je suis entré dans cette bataille pour gagner", a-t-il lancé, plein d'optimisme en votant dans la capitale Ljubljana en début de matinée.

"La voix des femmes"

Peu de Slovènes se pressaient à l'ouverture des bureaux à 07H00 (06H00 GMT). Les portes fermeront à 19H00, les premiers résultats étant attendus dans la soirée.

Parmi les plus matinaux, la retraitée Silva Lotric confiait son espoir de voir Mme Pirc Musar triompher. "Si elle gagne, elle apportera définitivement des changements (au rôle de président)", a-t-elle dit à l'AFP.

Pendant la campagne, la candidate, qui se définit comme "libérale", a en effet mis en avant sa volonté de donner plus de substance à ce poste essentiellement protocolaire.

"Le président ne peut pas être neutre, il doit avoir une opinion", être "une autorité morale", a-t-elle souligné dans l'entre-deux tours, interrogée par l'AFP. "Je n'ai jamais eu peur de faire entendre ma voix".

Le chef d'Etat sortant Borut Pahor a souvent été critiqué pour son attitude passive envers l'ancien Premier ministre controversé Janez Jansa.

Ex-présentatrice de télévision, Natasa Pirc Musar s'est fait connaître en dirigeant dans les années 2000 l'Autorité slovène de protection des données.

Inlassable pourfendeuse de la classe politique, elle a ouvert son cabinet d'avocat en 2016, écumant régulièrement les plateaux TV en qualité d'experte.

Passionnée de moto, elle a été la cible d'attaques du fait des activités d'investissement lucratives de son mari, notamment dans les paradis fiscaux.

"Peut-être ai-je subi des accusations plus brutales que les autres parce que je suis une femme. On m'a traitée de carriériste, on ne dirait jamais cela d'un homme", a-t-elle déploré, se voulant "la voix des femmes" en Slovénie et à l'étranger.

Contrepoids démocratique

En face, les conservateurs rêvent d'une revanche après leur lourde défaite aux législatives d'avril.

Anze Logar, l'un des principaux ténors du Parti démocratique slovène (SDS) de Janez Jansa, a cependant pris soin de garder ses distances, à l'exception d'une brève apparition côte à côte des deux hommes au soir du premier tour.

Sans étiquette, slogan rassembleur et campagne "modérée": le courtois candidat, qui ne se sépare jamais de son vélo, a promis d'être "le président de tous les citoyens", loin des positions radicales contre les médias et la justice du gouvernement Jansa - dont il a fait partie de 2020 à 2022.

Un message qui a fait mouche auprès d'électeurs comme Rok Novak, un économiste d'une cinquantaine d'années croisé dans un bureau de Ljubljana, soucieux d'apaisement "dans un pays si polarisé".

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Tandis que son adversaire est soutenue par le Premier ministre libéral Robert Golob, Anze Logar revendique un rôle de "supervision", un contrepoids "souhaitable pour le système démocratique", a-t-il expliqué à l'AFP.

"Mais à son passif, il a plus de 20 ans de loyaux services dans un parti fortement hiérarchisé où tout le monde doit répondre au président (Janez Jansa, NDLR), ce qui suggère qu'il risque de n'être qu'une simple marionnette" s'il est élu, estime Uros Esih, chroniqueur du quotidien Delo.

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