Attentat d'Istanbul : 22 personnes arrêtées, Ankara accuse les Kurdes du PKK

Policiers déployés dans le quartier Istiklal, à Istanbul, le 13 novembre 2022
Policiers déployés dans le quartier Istiklal, à Istanbul, le 13 novembre 2022 Tous droits réservés Emrah Gurel/AP
Par Euronews avec AFP
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Le ministre turc de l'Intérieur a affirmé lundi que 22 personnes en lien avec l'explosion qui a fait au moins six morts dimanche, ont été arrêtées. Il a par ailleurs désigné le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) comme responsable de l'attentat.

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Le ministre turc de l'Intérieur a annoncé ce lundi l'arrestation de 22 personnes. Elles sont soupçonnées d'être en lien avec l'explosion qui a fait a fait au moins six morts dimanche en plein cœur d'Istanbul. Il a par ailleurs désigné le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) comme responsable de l'attentat.

Le ministre turc de l'Intérieur Souleyman Soylu a annoncé ce lundi l'arrestation de 22 personnes en lien avec l'attentat qui a fait au moins six morts dimanche dans l'artère commerçante d'Istiklal, à Istanbul, et accusé le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). L'une d'entre elles serait directement responsable du déclenchement de la bombe. "La personne qui a déposé la bombe a été arrêtée. D'après nos conclusions, l'organisation terroriste PKK est responsable" de l'attentat, a-t-il affirmé dans une déclaration nocturne, relayée par l'agence officielle Anadolu et les télévisions locales.

L'attentat a fait six morts et 81 blessés dont la moitié ont dû être hospitalisés. Il est survenu en plein après-midi dans la rue piétonne Istiklal,  très populaire le dimanche, arpentée aussi bien par les Stambouliotes et les touristes.

Souleyman Soylu n'a pas précisé les conditions dans lesquelles cette "personne" suspectée a été arrêtée, ni s'il s'agit d'une "femme" comme l'avaient affirmé dimanche soir le président Recep Tayyip Erdogan puis son vice-président Fuat Oktay.

Je souhaite la miséricorde de Dieu à nos frères qui sont morts dans l'attentat à la bombe de la rue Istiklal, de la patience pour leurs proches et un prompt rétablissement à nos blessés. Guérissez bientôt dans notre pays, notre nation, notre Istanbul.

Pas de revendication

L'attaque n'a pas été revendiquée. Le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, a de son côté évoqué un "sac" déposé sur un banc : "Une femme s'est assise sur un banc pendant 40 à 45 minutes et, quelque temps après, il y a eu une explosion. Toutes les données sur cette femme sont actuellement en cours d'examen", a-t-il poursuivi, en ajoutant "Soit ce sac contenait un minuteur, soit quelqu'un l'a activé à distance".

Selon les images diffusées par les réseaux sociaux du moment de l'explosion, celle-ci a été entendue de loin, accompagnée de flammes et a déclenché aussitôt un mouvement de panique. Un large cratère noir est également visible sur ces images, ainsi que plusieurs corps à terre à proximité.

La rue Istiklal avait déjà été touchée par le passé lors d'un vague d'attentats en 2015 et 2016 qui avait notamment visé Istanbul. Revendiquée par le groupe État islamique, elle avait fait près de 500 morts et plus de 2 000 blessés.

Le PKK, souvent accusé par Ankara de "terrorisme"

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par Ankara mais aussi par ses alliés occidentaux dont les Etats-Unis et l’Union européenne. Il est au cœur d’un bras de fer entre la Suède et la Turquie, qui bloque depuis mai l’entrée de Stockholm dans l’Otan, en l’accusant de mansuétude envers le PKK. Ankara a réclamé l’extradition de plusieurs membres du PKK dans un mémorandum d’accord signé en juin avec la Suède et la Finlande, autre pays nordique désireux de rejoindre l’Alliance atlantique.

En lutte armée contre le gouvernement turc depuis le milieu des années 80, le PKK a été souvent rendu responsable par le passé d’attentats sanglants sur le sol turc. Il est également régulièrement visé par des opérations militaires turques contre ses bases dans le nord de l’Irak et de la Syrie. Le mois dernier, de nombreuses accusations relayées par l’opposition turque et démenties par les autorités ont évoqué l’emploi d’armes chimiques par l’armée turque contre des combattants du PKK. L’organisation a publié une liste de 17 noms, accompagnés de photos de personnes présentées comme des "martyrs" tués par des gaz toxiques.

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