Migrants : l'Italie, la Grèce, Chypre et Malte s'unissent pour dénoncer le système en vigueur

Des personnes à bord de l'Ocean Viking, voient les côtes françaises, le 10 novembre 2022
Des personnes à bord de l'Ocean Viking, voient les côtes françaises, le 10 novembre 2022 Tous droits réservés Vincenzo Circosta/Copyright 2022 The AP. All rights reserved
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Par Euronews avec AFP
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L'Italie, la Grèce, Chypre et Malte exigent que les États qui accordent leur pavillon à un navire humanitaire prennent en charge les migrants recueillis.

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L'Italie, la Grèce, Malte et Chypre ont dénoncé samedi le système de gestion des flux de migrants dans l'Union européenne qui fait peser un poids prépondérant sur eux et ont demandé une intervention de la Commission européenne.

Ces quatre Etats "en tant que pays de première entrée en Europe (...) se retrouvent à soutenir le poids le plus difficile dans la gestion des flux migratoires en Méditerranée, dans le plein respect des obligation internationales et des règles de l'UE", indique une déclaration conjointe des ministres de l'Intérieur d'Italie, de Malte et de Chypre ainsi que du ministre des Migrations grec publiée à Rome.

Le partage volontaire "décevant"

Rappelant les engagements pris par l'UE en juin au Luxembourg avec l'instauration d'un "mécanisme volontaire de solidarité" qui aurait dû permettre la relocalisation de 10 000 personnes la première année dans d'autres pays que ceux de première entrée, les quatre ministres ont déploré un résultat "décevant".

"Le mécanisme est lent" et le chiffre de 10 000 relocalisations, qui n'a pas été atteint "représente seulement une part très petite du chiffre effectif d'arrivées irrégulières au cours de cette année", ajoute le communiqué.

Ces pays, les plus exposés avec l'Espagne à l'arrivée de migrants, plaident depuis des années en faveur d'un système de relocalisation obligatoire.

Les quatre ministres dénoncent l'idée que "les pays de première entrée puissent être les seuls points de débarquement européens possibles pour les immigrés illégaux" et pointent du doigt les ONG humanitaires dont les "navires privés agissent en totale autonomie par rapport aux autorités d'Etat compétentes".

L'État du pavillon du navire responsable ?

Ils exigent que chaque Etat qui accorde son pavillon à un navire humanitaire "exerce effectivement la juridiction et le contrôle" de ce dernier.

Des navires battant pavillon français, norvégien ou allemand accostent ainsi régulièrement en Italie au grand dam des autorités de la péninsule qui réclament, sans succès, que les Etats dont ces navires battent pavillon prennent en charge les migrants.

Dans l'attente d'un nouvel accord sur la gestion des migrants "qui soit efficace, équitable et permanent", les quatre ministres considèrent "urgente et nécessaire une discussion sérieuse sur comment mieux coordonner ces opérations en Méditerranée" pour garantir que les navires des ONG respectent les règles et que les Etats leur accordant le pavillon "assument leurs responsabilités conformément à leurs obligations internationales".

"Nous demandons à la Commission européenne et à la présidence d'adopter les mesures nécessaires pour lancer une telle discussion", conclut le communiqué.

Depuis plusieurs années, des petits pays européen de la Méditerranée, en première ligne face aux vagues migratoires, réclament de l'aide sur la question migratoire. L'arrivée au pouvoir en Italie, troisième économie européenne, d'un gouvernement d'extrême droite donne du poids à leurs revendications.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni et le président français Emmanuel Macron, qui se sont divisés sur le sort du navire Ocean Viking ces derniers jours, devraient se croiser lors du G20 à Bali. Un sommet des ministres de l'intérieur de l'UE doit avoir lieu d'ici la fin du mois de novembre.

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