Décès de Dominique Lapierre, écrivain baroudeur, auteur de "La Cité de la joie"

L'essayiste Dominique Lapierre, présentant un de ses ouvrages, le 11/09/2001
L'essayiste Dominique Lapierre, présentant un de ses ouvrages, le 11/09/2001 Tous droits réservés SEBASTIAN D'SOUZA/AFP
Par euronews avec AFP, AP
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L'écrivain français Dominique Lapierre est mort ce dimanche à l'âge de 91 ans. Auteur à succès, il avait notamment écrit "La Cité de la joie" consacré à l'Inde, sa seconde patrie.

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L'écrivain français Dominique Lapierre est mort ce dimanche à l'âge de 91 ans. Auteur à succès, il avait notamment écrit "La Cité de la joie" consacré à l'Inde, sa seconde patrie.

"Ce n'est pas suffisant d'être un auteur de best-sellers, il faut se battre contre ces injustices que vous dénoncez dans vos livres", disait cet ancien journaliste français, baroudeur énergique aimant la belle vie.

Dominique Lapierre est mort à l'âge de 91 ans. Sa femme Dominique Conchon-Lapierre annoncé le décès de l'écrivain au quotidien français Var-Matin. Elle a confié dans cet entretien être "en paix et sereine depuis que Dominique ne souffre plus".

"Paris brûle-t-il ?"

Dominique Lapierre était né le 30 juillet 1931 à Châtelaillon, dans l'ouest de la France, d'un père diplomate et d'une mère journaliste. Lycéen à Condorcet, à Paris, il devint au début des années 50 journaliste à Paris-Match, parcourant les points chauds de la planète.

En 1964, il publie avec l'Américain Larry Collins, "Paris brûle-t-il ?", un roman retraçant la journée du 25 août 1944 et la Libération de Paris. Le livre rencontre un immense succès d'édition (20 millions de lecteurs, 30 éditions internationales). René Clément en fait un film au cinéma, avec une pléiade de stars.

Après "Paris brûle-t-il?", il poursuit sa fructueuse collaboration avec Larry Collins : "Où tu porteras mon deuil" (1968, sur le torero El Cordobes), "Ô Jérusalem" (1972), "Cette nuit la liberté" (1975, sur l'indépendance de l'Inde), "Le cinquième cavalier" (1980, fiction autour d'une bombe atomique) et le thriller "New York brûle-t-il?" (2004).

Les deux hommes se complétaient admirablement. Lapierre enquêtait sur les services secrets français et Collins sur la CIA. Puis le premier écrivait en français et le second en anglais et chacun traduisait l'autre.

Le livre achevé, Lapierre, l'extraverti, qui n'hésitait pas à introduire du lyrisme dans ses pages, partait faire la promotion dans le monde francophone et hispanophone. Plus discret, collant davantage aux faits bruts, Collins (décédé en 2005) allait en vanter les mérites chez les anglo-saxons.

Lapierre a aussi co-écrit, avec l'Espagnol Javier Moro, "Il était minuit cinq à Bhopal" (2001) et, avec Jean-Pierre Pedrazzini, "Il était une fois l'URSS" (2005).

Quand il ne voyageait pas, il occupait une demeure de Ramatuelle, dans le sud de la France, séparée de celle de Larry Collins, décédé en 2005, par un court de tennis, acquise avec les droits d'auteur de "Paris brûle-t-il?".

Il était sous tutelle depuis 2014 en raison de sa santé. Son héritage faisait l'objet d'âpres discussions.

L'Inde, "la Cité de la joie"

Au début des années 80, après la parution de "Cette nuit la liberté", il débarque avec son épouse chez Mère Teresa, à Calcutta. Il commence par lui donner 50 000 dollars en disant : "c'est une goutte d'eau dans l'océan des besoins". La religieuse (décédée en 1997 et déclarée Sainte par le pape François en 2016) lui répond : "sans elles, l'océan ne serait pas l'océan".

De cette rencontre naît le best-seller "La Cité de la joie" en 1985. Il y raconte la vie dans un bidonville de Calcutta. Le roman s'est au total vendu à 12 millions d'exemplaires et fit l'objet d'un film, réalisé par Roland Joffé, en 1992.

Il donne par la suite plusieurs millions de dollars à des programmes de lutte contre la lèpre, le choléra ou la tuberculose, pour la construction de logements ou la distribution de microcrédits.

Parmi d'autres initiatives, Dominique Lapierre, qui parlait couramment le bengali, avait ouvert plusieurs écoles dans la région. 

Dans l'état indien du Bengale-occidental, il était "érigé au rang d'idole", comme le montrait un saisissant reportage de Paris-Match en 2012 alors qu'il recherchait de nouveaux financements à ses centres humanitaires pour pallier la baisse de dons, à cause de la crise financière européenne et américaine.

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