A Paris, deux sommets pour soutenir l’Ukraine à court et long terme

La Première ministre Elisabeth Borne et son homologue ukrainien Denys Chmyhal, à Matignon (Paris), le 12 décembre 2022
La Première ministre Elisabeth Borne et son homologue ukrainien Denys Chmyhal, à Matignon (Paris), le 12 décembre 2022 Tous droits réservés JULIEN DE ROSA/AFP or licensors
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Par Euronews avec AFP
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La double conférence organisée mardi doit définir l’aide internationale d’urgence à apporter à l’Ukraine au cœur de l’hiver, et l’engagement des entreprises françaises dans la reconstruction du pays. Le premier ministre ukrainien sera présent et Volodymyr Zelensky interviendra en visioconférence.

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La double conférence organisée ce mardi doit définir l’aide internationale d’urgence à apporter à l’Ukraine au cœur de l’hiver, et l’engagement des entreprises françaises dans la reconstruction du pays. Le Premier ministre ukrainien sera présent et Volodymyr Zelensky interviendra en visioconférence.

Paris accueille, mardi 13 décembre, deux conférences en soutien à l’Ukraine avec le double objectif d’orchestrer une aide internationale immédiate à la population ukrainienne, cible quotidienne en plein hiver des attaques russes, et de préparer la reconstruction du pays.

La première réunion se déroule le matin au ministère des affaires étrangères. Baptisée "Solidaires du peuple ukrainien", elle se tient en présence notamment du président français Emmanuel Macron et du premier ministre ukrainien Denys Chmyhal. "Nous avons synchronisé nos positions avant (…) la conférence de soutien à Paris", avait déclaré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Twitter après un entretien avec Emmanuel Macron.

Après les rencontres de Lugano, Varsovie et Berlin ces derniers mois, celle-ci vise à neutraliser la stratégie mise en œuvre depuis octobre par la Russie qui consiste à s’attaquer aux infrastructures civiles pour faire souffrir la population ukrainienne et affaiblir la résistance.

Quarante-sept pays représentés mais pas la Chine

Les intervenants vont se concentrer sur cinq domaines fondamentaux – l’énergie, l’eau, l’alimentation, la santé et les transports – pour permettre à l’Ukraine de conserver des infrastructures essentielles en état de marche.

"L’objectif immédiat, (…) c’est que le réseau électrique ukrainien ne s’effondre pas, qu’on n’ait pas un “blackout” de plusieurs semaines, que l’eau ne gèle pas dans les canalisations" car ces dernières seraient alors hors de service "jusqu’à l’été", a-t-on expliqué à l’Elysée et au Quai d’Orsay. L’effort doit porter sur une remise en état des infrastructures après chaque bombardement russe pour que la population puisse passer l’hiver, et garder aussi le moral. Des annonces chiffrées sont attendues de la part du président français.

Outre le secrétaire général des Nations Unies António Guterres, le président ukrainien Volodymyr Zelensky interviendra en visioconférence. "Des chefs d’Etats, des chefs de gouvernements, des ministres" de quarante-sept pays seront représentés, a précisé l’Elysée.

La Chine sera la grande absente de la conférence, a fait savoir une source diplomatique. En revanche, des ambassadeurs des pays du Golfe et de l’Inde seront présents, en symbole d’une solidarité qui s’exprime au-delà des frontières européennes ou nord-américaines. Le Fonds monétaire international sera également présent, tout comme la Banque mondiale par l’intermédiaire de responsables régionaux, sans de nouvelles annonces prévues de leur part.

Cinq cents entreprises françaises conviées

La conférence se poursuivra ensuite au centre de conférence Pierre Mendès-France du ministère de l’économie et prendra l’allure d’une "bilatérale pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine". Il s’agit de mobiliser les entreprises françaises pour la reconstruction. Quelque 500 sociétés françaises, des mastodontes du CAC 40 jusqu’aux start-up du numérique, ont été conviées pour un échange cette fois porté sur le long terme.

Après une nouvelle allocution du président ukrainien et un discours d’Emmanuel Macron sur place en présence de Denys Chmyhal, des tables rondes évoqueront les secteurs des infrastructures, technologies et digital, santé, énergie et agroalimentaire.

Bien qu’il n’y ait ni cessez-le-feu, ni même perspective de fin de la guerre, "les Ukrainiens ont demandé à parler de reconstruction", a fait valoir l’Elysée. Certaines zones du pays frappées dès le début de la guerre sont aujourd’hui en situation de reconstruction et le chantier qui attend l’Ukraine prendra des années.

Le coût de la guerre pour l’Ukraine est immense. "Nous avions signalé début septembre que le coût serait d’environ 350 milliards, mais cela ne couvrait que la période allant du début de la guerre au 1er juin", a rappelé à l’Agence France-Presse Anna Bjerd, vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Europe et l’Asie centrale. Une nouvelle estimation sera publiée "début 2023" et elle sera sans aucun doute beaucoup plus élevée, a-t-elle prévenu.

Zelensky demande des armes et du gaz

L’économie ukrainienne s’est déjà contractée de quelque 33 % sous l’effet de cette guerre déclenchée le 24 février. "Avec les récentes attaques dans le pays, la contraction va être plus forte, on peut s’attendre à ce qu’elle soit davantage proche de 40 %", a également estimé la responsable de l’institution de Washington. Elle ne s’est pas prononcée pour l’an prochain en raison d’une "grande incertitude".

Lundi, les dirigeants du G7, réunis en sommet virtuel, ont décidé de mettre en place une "plate-forme" pour "coordonner l’aide financière" à l’Ukraine, a annoncé Olaf Scholz. Le chancelier allemand a d'ailleurs précisé: "la reconstruction de l'Ukraine sera une tâche pour l'humanité, comparable au plan Marshall après la Seconde Guerre mondiale".

Volodymyr Zelensky a lui exhorté les pays du G7 à fournir à son pays plus d’armes pour lutter contre la Russie, ainsi que du gaz pour supporter la rigueur de l’hiver. Le président ukrainien a par ailleurs proposé l’organisation d’un "sommet de la paix mondiale" pour "décider comment et quand nous pouvons mettre en œuvre les points de la formule de paix ukrainienne".

Il n’a toutefois pas donné plus de détails sur la date à laquelle ce sommet pourrait avoir lieu, ni avec qui exactement et sous quelles conditions. Mi-novembre, il avait proposé un plan de paix en dix points, du rétablissement de l’intégrité territoriale au sort des prisonniers, en passant par la sécurité alimentaire de l’Ukraine.

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