UE : de nouvelles sanctions contre Moscou et une aide de 18 milliards d'euros à Kyiv

Roberta Metsola la présidente du Parlement européen, le Premier ministre tchèque ¨Petr Fiala et Ursula  von der Leyen, la présidente de la Commission
Roberta Metsola la présidente du Parlement européen, le Premier ministre tchèque ¨Petr Fiala et Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission Tous droits réservés Olivier Hoslet/Copyright 2022 The AP
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Par euronews avec AFP
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Les 27 Etats membres de l'UE se sont entendus jeudi soir pour adopter de nouvelles sanctions contre la Russie, en réponse à la guerre engagée par Moscou en Ukraine.

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Face aux intenses frappes russes qui se sont poursuivies jeudi sur Kherson, l'Union européenne frappe elle aussi à nouveau Moscou : les 27 approuvent un neuvième train de sanctions.

La Commission européenne avait présenté le 7 décembre ce nouveau paquet de sanctions, proposant d'ajouter près de 200 individus et entités sur la liste noire de l'UE, dont les forces armées de Russie et trois banques du pays.

Bruxelles avait également recommandé d'interdire tout nouveau investissement dans le secteur minier russe et de durcir les restrictions sur le commerce des biens à double usage, civil et militaire, en ciblant les substances chimiques, agents neurotoxiques et composants électroniques et informatiques.

L'exécutif européen proposait également de bannir l'exportation vers la Russie de composants permettant de fabriquer des drones, ainsi que la suspension de quatre nouveaux médias russes accusés de participer à la propagande du Kremlin.

Unanimité européenne

L'accord sur ce 9e paquet de sanctions européennes contre Moscou a été conclu à l'unanimité entre les ambassadeurs des Vingt-Sept à Bruxelles, en marge d'un sommet des dirigeants européens.

Il devra désormais être entériné par procédure écrite, a indiqué sur Twitter la présidence tchèque de l'UE, sans livrer dans l'immédiat de détail sur ce qu'ont approuvé les Etats.

Deux pays, la Pologne et la Lituanie, s'étaient ouvertement inquiétés de certaines possibilités de dérogations ménagées par Bruxelles dans le cadre des ces nouvelles sanctions.

Selon une source diplomatique, le texte finalement approuvé maintient la possibilité de déroger aux sanctions au nom de la sécurité alimentaire et des besoins d'approvisionnements en engrais, en cas de risque pour l'un des Etats membres.

Dans le même temps, ils se sont mis d'accord pour apporter une nouvelle aide de 18 milliards d'euros à Kyiv. La présidence tchèque de l'UE a réussi à convaincre les plus réticents.

"Je suis heureux que nous ayons réussi à maintenir une approche unifiée de notre soutien à l'Ukraine. Je suis heureux que nous ayons approuvé aujourd'hui l'assistance macro financière à l'Ukraine et le dernier paquet de sanctions" s'est félicitéPetr Fiala, le Premier ministre tchèque.

L'inscription sur liste noire entraîne un gel des avoirs et une interdiction d'entrée sur le territoire de l'UE. Entamée en 2014 après l'annexion de la Crimée, cette liste comprend déjà 1.241 individus et 118 entités.

Ces nouvelles sanctions s'ajouteront notamment à l'embargo total sur les importations de pétrole russe transporté par voie maritime, entré en vigueur début décembre parallèlement à un plafonnement mondial du prix du brut russe décidé avec le G7 et l'Australie.

Flambée des prix de l'énergie : l'UE prépare un soutien à l'industrie européenne

Mais les 27 n'ont toujours pas réussi à trouver un consensus sur le plafonnement du prix du gaz.

"Nous sommes convenus que l'accord doit être conclu lundi lors du Conseil extraordinaire de l'énergie par les ministres, et je pense que tout le monde est conscient de cette échéance. Et est prêt à faire des compromis" explique Petr Fiala.

Les Vingt-Sept tentent de trouver une réponse commune aux vives inquiétudes des milieux industriels, inquiets du risque de décrochage vis à vis de l'Asie et des Etats-Unis alors que le modèle économique européen reposait notamment sur l'énergie bon marché fournie par la Russie.

La guerre et les sanctions ont définitivement détruit cet avantage compétitif. Moscou a réduit de 80% ses livraisons de gaz par pipeline à destination de l'UE depuis le début de son offensive militaire en février.

Si l'approvisionnement européen est assuré pour cet hiver, grâce notamment aux importations de gaz naturel liquéfié acheté à d'autres fournisseurs, son coût a explosé, tout comme celui du pétrole et de l'électricité, au point de menacer la survie de secteurs entiers dans la chimie ou la sidérurgie.

La pression est accrue par le plan américain adopté cet été par Washington qui prévoit 370 milliards de dollars d'investissements en faveur de la lutte contre le changement climatique. Derrière l'objectif environnemental louable, il revêt un caractère protectionniste, avec des aides exceptionnelles réservées aux firmes implantées outre-Atlantique, susceptibles de saper davantage la compétitivité européenne.

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