Afghanistan : l'accès à l'université interdit aux femmes sur décision des talibans

Une jeune Afghane dans son école
Une jeune Afghane dans son école Tous droits réservés Ebrahim Noroozi/Copyright 2022 The AP. All rights reserved.
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Par Euronews avec AFP
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Les autorités talibanes ont annoncé mardi que les universités afghanes étaient désormais interdites aux femmes, déjà privées d'enseignement secondaire en Afghanistan depuis l'accession au pouvoir des fondamentalistes islamistes, pour une durée indéterminée.

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Les jeunes filles étaient déjà privées d'enseignement secondaire, dans un pays où l'éducation devient progressivement réservée aux hommes.

Un immense pas en arrière pour l'éducation des Afghanes. Les autorités talibanes ont annoncé mardi 20 décembre que les universités afghanes étaient désormais interdites aux jeunes femmes, déjà privées d'enseignement secondaire en Afghanistan depuis l'accession au pouvoir des fondamentalistes islamistes en août 2021. Une décision brutale qui, malgré les condamnations internationales, entre en vigueur immédiatement.

Sur décision du ministère de l'Enseignement supérieur, l'éducation universitaire des femmes est en effet suspendue "jusqu'à nouvel ordre" et toutes les universités du pays (publiques et privées) ont été informées par courrier. Le porte-parole du ministère, Ziaullah Hashimi, qui a tweeté la lettre, a également confirmé l'ordre de fermeture des facultés aux filles pour une durée indéterminée. Aucune explication n'a été fournie pour le moment pour justifier cette décision.

Tollé sur la scène internationale

Mardi, plusieurs pays se sont insurgés face à cette nouvelle attaque contre la liberté des femmes à apprendre et à se former. Les Etats-Unis, par la voix de Ned Price, le porte-parole du département d'Etat américain, ont condamné dans les "termes les plus fermes" cette interdiction jugée "barbare". De leur côté, les Nations unies se sont dites "profondément préoccupées" a déclaré mardi Ramiz Alakbarov, représentant spécial adjoint du chef de l'ONU pour l'Afghanistan.

Des arrestations de manifestantes

À leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans avaient promis de se montrer plus souples, mais ils sont largement revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'Islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir (1996-2001). Les mesures liberticides se sont multipliées, en particulier contre femmes qui ont été progressivement écartées de la vie publique et exclues des collèges et lycées.

Dans une volte-face inattendue, le 23 mars, les talibans avaient refermé les écoles secondaires quelques heures à peine après leur réouverture annoncée de longue date. Le chef suprême des talibans, Haibatullah Akhundzada, est lui-même intervenu dans cette décision, selon un haut responsable taliban.

Les manifestations de femmes contre ces mesures, qui rassemblent rarement plus d'une quarantaine de personnes, sont devenues risquées. De nombreuses manifestantes ont été arrêtées et les journalistes sont de plus en plus empêchés de couvrir ces rassemblements.

Depuis leur retour au pouvoir, les talibans ont graduellement instauré des mesures liberticides à l'encontre des femmes. Ecartées de la vie publique puis des établissements d'éducation, ces dernières sont également bannies de la plupart des emplois publics ou payées une misère pour rester à la maison. Elles n'ont pas le droit non plus de voyager sans être accompagnées d'un parent masculin et doivent se couvrir d'une burqa ou d'un hijab lorsqu'elles sortent de chez elles.

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