Au Kosovo, la minorité serbe bloque la ville de Mitrovica, en plein regain de tensions

Une rue bloquée par des camions à Mitrovica, Kosovo, le 27 décembre 2022
Une rue bloquée par des camions à Mitrovica, Kosovo, le 27 décembre 2022 Tous droits réservés Bojan Slavkovic/AP
Par Euronews avec AFP
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La situation avec le Kosovo est "au bord du conflit armé", avait estimé la Première ministre serbe Ana Brnabic la semaine dernière.

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Depuis le 10 décembre, la minorité serbe du Kosovo érige des barrages, paralysant la circulation entre les deux pays. Pour la première fois, depuis lundi, c'est une ville de grande importance, Mitrovica, qui fait l'objet d'un blocage.

Les 120 000 Serbes du Kosovo, qui refusent de reconnaître l'autorité de Pristina, protestent contre l'arrestation d'une ancien policier issu de leur communauté. Les tensions sont montées d'un cran le 25 décembre, après la diffusion par les médias serbes de supposés échanges de tirs dans la zone au moment où les autorités kosovares tentaient de démanteler un barrage.

Cette information a aussitôt été démentie par la police kosovare qui a affirmé sur sa page Facebook que ses membres n'avaient participé à aucun échange de tirs.

L'armée serbe appelé à se préparer

Face à ces troubles, le président serbe Alexandre Vucic a dépêché son chef des armées près de la ligne de démarcation, et a ordonné aux militaires d'être au plus haut niveau de préparation au combat.

"La situation là-bas est compliquée", a déclaré le chef d'état-major, à la télévision Pink dimanche soir, en route vers Raska, à dix kilomètres de la frontière avec le Kosovo.

Il a ajouté qu'elle requérait "la présence de l'armée serbe le long de la ligne administrative", terme utilisé par les autorités serbes pour désigner la frontière avec le Kosovo. Le ministre de la Défense a précisé que le chef de l'Etat avait ordonné de renforcer la présence militaire serbe de 1 500 soldats actuellement à 5 000.

Les forces de maintien de la paix de l'Otan, sommées d'agir par Pristina

Les médias à Pristina ont affirmé en revanche qu'une patrouille de la Force de l'OTAN de maintien de la paix au Kosovo (Kfor) se trouvait dans la zone de tirs. Le ministre kosovar de l'Intérieur, Xhelal Svecla, a affirmé que la patrouille de la Kfor avait été attaquée.

De son côté, la Kfor a annoncé mener une enquête sur des tirs "le 25 décembre, à proximité d'une patrouille de la mission de l'OTAN au Kosovo". "Il n'y pas a eu de blessés ou de dégâts matériels", a affirmé la Kfor dans un communiqué.

Face aux barrages, le Kosovo a demandé aux forces de l'Otan de démanteler les barricades, suggérant qu'en cas d'inaction, les forces armées kosovares le feraient par la force.

La situation avec le Kosovo est "au bord du conflit armé", avait estimé la Première ministre serbe Ana Brnabic la semaine dernière.

La Serbie ne reconnaît pas l'indépendance de son ancienne province méridionale, peuplée très majoritairement d'Albanais, qu'elle avait proclamée en 2008.

Début novembre, des centaines de policiers serbes intégrés à la police kosovare, ainsi que des juges, procureurs et autres fonctionnaires ont quitté leur poste en masse, pour protester contre une décision, et désormais suspendue du gouvernement de Pristina, d'interdire aux Serbes qui vivent au Kosovo d'utiliser des plaques d'immatriculation délivrées par la Serbie.

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