Brésil : investi président, Lula s'engage "à reconstruire le pays"

Le président Lula da Silva et son épouse Rosangela, lors de la cérémonie d''investiture à Brasilia, le 01/01/2023
Le président Lula da Silva et son épouse Rosangela, lors de la cérémonie d''investiture à Brasilia, le 01/01/2023 Tous droits réservés Silvia Izquierdo/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
Par euronews avec AFP, AP
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Au Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva a été investi président ce dimanche. Après son intronisation, il s'est engagé "à reconstruire le pays" et à réconcilier des Brésiliens très divisés, en évoquant le bilan "désastreux" de son prédécesseur Jair Bolsonaro.

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Le nouveau président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva s'est engagé dimanche après son intronisation au Congrès "à reconstruire le pays" et à réconcilier des Brésiliens très divisés, en évoquant le bilan "désastreux" de son prédécesseur Jair Bolsonaro.

Le président brésilien Lula da Silva a reçu ce dimanche l'écharpe présidentielle des mains "des représentants des minorités du Brésil.

Depuis 1985 et la fin du régime militaire, c'est la première fois qu'un président sortant ne remet pas l'écharpe à son successeur. L'ancien président Jair Bolsonaro avait quitté le Brésil deux jours plus tôt.

Mais cela n'a pas suffi à gâcher la cérémonie d'investiture qui avait des allures de carnaval. Dans le discours qu’il a prononcé devant le Congrès, Lula s’est engagé "à reconstruire le pays avec le peuple brésilien", tout en dénonçant le bilan de son prédécesseur Jair Bolsonaro.

Jamais les ressources de l'État n'avaient été autant détournées en faveur d'un projet de pouvoir autoritaire.
Luiz Inacio Lula da Silva
Président du Brésil

"La démocratie a été le grand vainqueur de cette élection en surmontant la plus grande mobilisation de ressources jamais vue par l'opposition, les menaces les plus violentes contre la liberté du peuple, la plus abjecte campagne de mensonges et de complots haineux pour manipuler et embarrasser les électeurs brésiliens, a déclaré Lula. Jamais les ressources de l'État n'avaient été autant détournées en faveur d'un projet de pouvoir autoritaire".

"Je vais gouverner pour 215 millions de Brésiliens, et pas seulement ceux qui ont voté pour moi", a lancé devant une marée humaine un Lula visiblement éprouvé, à 77 ans, par une longue journée de cérémonies et la chaleur estivale de Brasilia.

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Lula, lors de la cérémonie d'investiture à Brasilia, le 01/01/2023Eraldo Peres/Copyright 2023 The AP. All rights reserved

Submergé par l'émotion et s'interrompant à cause de sanglots, le chef historique de la gauche s'est engagé à lutter contre la faim, "le plus grave des crimes" et à "combattre toutes les formes d'inégalités". "Plus personne ne sera un citoyen de seconde classe", a-t-il promis.

Une minute de silence a été observée au Congrès en hommage à la légende brésilienne du football, Pelé, décédé jeudi, et au pape émérite Benoît XVI, mort samedi.

A la fin de son discours, une partie du Congrès a ovationné le président, vêtu d'un costume et d'une cravate bleus, aux cris de "Lula guerrier du peuple brésilien!".

Une foule en liesse

"C'est comme une renaissance", a dit à l'AFP Lurdiana Araújo, coiffée d'une casquette rouge. "Nous avons passé quatre ans à souffrir. Aujourd'hui nous assistons à une renaissance de la démocratie", insiste cette Brésilienne, qui a attendu des heures pour assister au discours de Lula devant le palais présidentiel du Planalto.

Aujourd'hui nous assistons à une renaissance de la démocratie.
Lurdiana
Supportrice de Lula

Des dizaines de milliers de Brésiliens, vêtus de rouge, la couleur de son Parti des Travailleurs (PT), ont salué dans la liesse Lula le long de son parcours dans la traditionnelle Rolls Royce décapotable, dans laquelle il avait pris place en dépit des craintes liées à la sécurité, avec son vice-président de centre droit Geraldo Alckmin et leur épouse.

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Lula, à son arrivée au palais présidentiel pour l'investiture, Brasilia, le 01/01/2023Eraldo Peres/Copyright 2023 The AP. All rights reserved

Aucun trouble n'avait été rapporté en fin de journée alors que les cérémonies d'investiture avaient été placées sous haute sécurité, par crainte d'actions de protestation des militants d'extrême droite qui ne reconnaissent toujours pas la victoire de Lula.

Début d'un troisième mandat

Elu de justesse le 30 octobre contre Bolsonaro, le vieux lion de la politique brésilienne a été investi pour un troisième mandat à la tête du grand pays émergent, 12 ans après avoir quitté le pouvoir à l'issue de deux mandats (2003-2010).

Le retour de Lula da silva signe un come-back remarquable pour celui qui a connu la prison il y a seulement quatre ans après avoir été accusé de corruption.

Il entame un troisième mandat plein de défis : rassembler un pays fracturé, le ramener dans le concert des nations et lutter contre la pauvreté avec une économie en berne.

Parmi ses premières mesures en tant que président, Lula a investi 37 ministres, soit 14 de plus que sous le gouvernement de Jair Bolsonaro, et avec un record de 11 femmes.

Et, comme il l'avait promis, Lula a signé plusieurs décrets pour revenir sur les mesures de droite de son prédécesseur qui facilitaient l'accès aux armes, et renforcer les institutions environnementales en Amazonie.

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